Et hop, tremplinade ringebuesque
C’est bien beau de dormir, de super petit déjeuner, de faire quelques courses de base (eau, gâteaux, chips, sardines, Muesli, soupe…) mais il y a une montée de tremplin au programme et la compèt n’attend pas. La température intérieure est agréable avec ses 22°, dehors il fait 13°5 mais le soleil rayonne, donc cela va monter. Monter, tiens c’est le mot du jour…
En 1994, Lillehammer s’était faite grande car cette toute petite ville du cœur de la Norvège s’était vue confiée la charge de l’organisation des JO d’hiver. Je me souviens de la jolie cérémonie d’ouverture où plein de petits trolls couraient, sautaient, dansaient au pied du tremplin. Question sport, il ne m’en reste pas grand-chose si ce n’est la médaille de bronze de Philippe Candeloro et l’affaire Nancy Kerrigan nous montrant à quel point une envie de médaille peut faire perdre la tête puisque des proches de sa rivale Tonya Harding avait tenté de l’empêcher de participer. L’une gagna l’argent, l’autre la honte à tout jamais… Les choses sont parfois bien faites, hélas seulement parfois !
C’est au pied du tremplin qu’on voit combien il est haut ! Le départ du petit est atteint à 11h50 et je me demande si cela vaut la peine de tenter le grand. Mais qui marque les esprits au final… Donc, un peu de souffle, d’effort et la vue devient réconfort. La montée à la zone de saut revient à 25 couronnes et permet de bien s’imprégner de la pente. Nous découvrons aussi que nous aurions pu faire sans ces grimpettes car une route monte presque jusque-là. Bon, l’Olympisme, c’est le sport, donc normal d’en faire un peu en ce jour. La descente est rapide et se termine par une mini grimpette des marches accédant à la structure de la flamme.
Le site, comme les autres bâtiments olympiques, est en très bon état car ils sont toujours utilisés. Ils ont, d'ailleurs, eu la joie d'acceuillir les Jeux Olympiques de la Jeunesse d'hiver en 2016, les 2ème de l'histoire de cette nouvelle compétition. Si le sujet vous intéresse, il suffit de cliquer par là...
En route, en route car le programme du jour est loin d’être fini et il est déjà 13h10. Deux stavkirkes sont envisagées et une rando et une belle route, et, et…
Stavkirke ou stavkyrkje ou … diverses orthographes pour ces églises en bois debout. Peut-être vous dîtes vous késako ? Ces kirkes tirent leur nom de la méthode de construction : des poteaux corniers, entre lesquels sont interposés des panneaux de planches verticales (stav = bois debout), le tout encastré dans des sablières ou grosses poutres horizontales. Un assemblage uniquement en bois sans clou, ni vis. Plus de 1 000 furent érigées et il en reste 28 en Norvège considérées comme monuments historiques car ayant quelques éléments remontant à la construction originelle entre les années 1000 et 1350. Elles sont présentées comme moyenâgeuses mais en réalité elles ne le sont que très peu. Il y a d’ailleurs bien d’autres églises leur ressemblant mais ces malheureuses jeunettes datent seulement des XVI, XVII voire XVIIIème siècle donc ne sont pas monuments historiques. Elles ont évolué au cours des siècles, de simples bâtisses sans fenêtre, sans décor (il fallait que le public se concentre uniquement sur les doctes paroles) et aux portes petites (pour courber la tête en entrant dans la Maison de Dieu et empêcher au gros Diable de pouvoir entrer) à bâtiments avec nefs, galeries, tours, peintures, éléments de décor...
Plus de 1 000, car pendant des siècles les gens étaient strictement et impérativement obligés d’aller à la messe le dimanche et donc on tapissa le pays d’églises, ainsi il y en avait toujours une à moins de 2 heures de marche.
Une de leurs particularités vient de leur odeur. Afin de conserver le bois dans la durée, elles sont enduites d’un mélange de goudron de pin dit goudron de Norvège ou poix liquide leur donnant leur couleur sombre, parfois seulement sur le côté le moins protégé.
Donc, nous envisageons d’en découvrir deux: Garno et Ringebu. Depuis Lillehammer, Garno est accessible par une petite route à la sortie d’un tunnel et bingo, la route est fermée pour travaux donc c’est zéro au compteur des kirkes. Du coup, un court arrêt pique-nique se fait dans un petit village de bord de route.
Ringebu est presqu’en bord d’autoroute et voilà notre compteur commence à tourner. Comme la plupart de celles que nous visiterons, elle est sur un promontoire lui permettant de voir et d’être vue. Les vestiges les plus anciens remontent à 1220. Elle est toujours en service. C’est une des plus grandes et une fort joliette pour commencer. C'est aussi une des moins chères à visiter avec une entrée à 60 nok par personne. Elle nous a positivement marqués en renforçant l'envie d’aller en voir d’autres…
A 14h20, sous un ciel plutôt correct et une température se maintenant autour de 13° avec un maximum à 15 et un minimum à 5°5, nous partons en direction du parc des Rondane par la route 27. C’est une des routes touristiques de Norvège, je vous en parlerai un autre jour de ces routes. Cependant, je peux vous dire qu’elle mérite bien sa classification car le plateau qu’elle traverse est bien sauvagement beau. Une petite rando, cela vous dit ??? Euh, non car dehors il ne fait plus que 9°5 et il pleut. Du coup, un détour vers Sollia et sa mignonette église qui n’a pas le droit de cité chez les Historiques. Elle vaut autant le déplacement que d’autres mais du coup elle ne peut se visiter...
Demi-tour vers la 27, beau plateau sauvage et quasi désert, direction Dombas et nous voilà au camping à la découverte de notre première cabane ou hytter du voyage à 17h50. Belle et confortable la cabane !
Vu que nous avons de quoi dîner, nous allons en profiter. Les bières ont été oubliées et hélas, le resto n’a pas le droit d’en vendre à emporter. Donc, lorsque vous allez dans des endroits isolés, n’oubliez rien, sinon c’est voiture…
L’avantage de capabaner, c’est qu’on peut bénéficier de certains services dont des machines à laver et ainsi continuer en mode tout propre… Cela permet aussi de rencontrer des vacanciers norvégiens et de papoter vie quotidienne devant les tourbillons du linge. En parlant de vie quotidienne, les draps d'Ikéa sont déballés et chaussent bien oreillers et couettes.
Le soir est fait d’admiration de la nature ambiante, de télé, de wifi et d’espoir de soleil, soleil, soleil… Viens sors enfin de la nuit, et l'hiver s'en ira. Viens toi qui fait de la pluie un grand feu de joie… Vous reconnaissez, c’est plus au sud donc faut pas trop rêver pour demain...
Derrière les nuages, le ciel est toujours bleu