Le 24 octobre 79, tout s'arrêta...
Pompéi, j'en rêve depuis petite, depuis l'époque où j'hésitais entre une carrière d'archéologue ou d'anthropologue... Même si la seconde fut studientement rendue possible, aucune des deux ne fut ma vie pro !!! Alors, finalement le grand jour, c'est aujourd'hui, allez Ti'Nounours, on s'active...
Parapluie ou pas, j'hésite avant de quitter l'hôtel mais le ciel me fait pencher pour... Je pesterai longtemps sur le poids supplémentaire dans le sac et finalement me dirai "Heureusement". J'ai bien compris qu'à Naples, il vallait mieux en avoir un quasi toujours avec soi !!!
Métro et train s'enchaînent. J'ai hésité à aller prendre le Circumvesuviana à Porta Nolana pour me garantir une place assise mais en cette saison, je me suis dite "Inutile" et j'ai bien fait. Dans la gare, des panneaux indiquent où aller prendre le train quand on arrive en métro... L'honnêteté ne fait jamais de mal... donc, je croyais qu'avec mon billet de métro valable pour la semaine, je pouvais aller à Pompéi sans supplément et ce d'autant plus que j'ai pu passer le contrôle... Pl me faudra attendre le retour d'Herculanum pour comprendre que non. Ce ticket est un "Urbano Napoli", certes comprend tous les transports mais pas les sites hors villes ! Du coup, j'ai économisé 3 billets (env. 12 euros) supplémentaires en toute bonne foi !!!
Ahhh, voilà le train. Il marque qqs arrêts avant d'arriver à destination, dont un à Ercolano, et en route je repère de magnifiques fresques à Barra. Un arrêt s'envisage au retour... Le trajet a duré une quarantaine de minutes. Bientôt 10 heures, me voilà, en gare de Pompei Scavi. Une urgence commodités y est tarifée 50 centimes, à l'entrée du site c'est gratuit mais parfois... L'entrée se fait par la Porta Marina, au guichet dédié aux billets pré-payés ou pass. Il n'y a quasi personne dans les files d'attente. Ce sera la seule fois où on me demandera une pièce d'identité avec le pass. Il faut dire que depuis peu le nb de visiteurs est limité (à 20 000, on en est loin à cette époque de l'année) et un relevé d'identité est prévu...
Bien évidemment pas de visite guidée, ni d'audio guide car je déteste qu'on me dise quoi voir, admirer, photographier tout en me racontant ce qui peut être lu avant ou après la visite ! C'est un lieu, où on marche, marche, marche donc mieux vaut avoir de bonnes chaussures... Le Decumanus, soit les vias Marina et dell Abondanza, fait environ 1,1 km et le Cardo Maximus, soit les vias Stabiana et del Vesuvio, environ 800 mètres. Il y a plus de 140 sites répertoriés...
Plan en poche, je rentre dans la ville sous un ciel grisonnant en ressentant une ambiance pesante, plombante qui ne me quittera guère tout au long des 6 prochaines heures. Cela m'est complexe à définir car il n'y a, à la fois, rien de lugubre et en même temps tout l'est. Psychiquement, je n'ai pas apprécié ma visite tout en étant très satisfaite de la faire et de voir toutes les traces des temps passés, des temps vivants, des temps colorés, des temps où raisonnaient les cris de joie aux théâtres ou aux stades... Il y a un peu de monde vers le forum mais après, bien souvent, je serai seule ou presque dans les rues, maisons, jardins. Ma journée débute en litanant "Mais foutu parapluie, qu'est-ce que t'es lourd"...
Je verrai environ les 2/3 de mon prévisionnel de visite car cela prend du temps d'aller d'un point à un autre, d'admirer les détails, de tourner dans les ruelles, de passer par ici et de repasser par-là, de pixeliser, re-pixeliser et re-re-re-pixeliser... Et une invitée non espérée a raccourci d'une bonne heure mon temps sur place... Dame pluie s'est très fortement invitée à partir de 13h30, elle souhaitait me montrer à quel point un parapluie n'est pas qu'un encombrant et pesant fardeau...
Des commodités sont accessibles en certains endroits comme à la caserne des gladiateurs, à la porte de l'amphithéâtre, au resto Casina dell'Aquila... Il pourrait y en avoir un peu plus, vu le nombre de visiteurs en haute saison. En été, il ne faut pas attendre la dernière minute ! Mon déjeuner fut plutôt quelconque des pâtes et une limonade (13 euros) mais me permit de me mettre à l'abri au plus fort de la pluie. Il importe aussi d'avoir de l'eau avec soi car si dans le temps des fontaines permettaient de s'abreuver en de multiples endroits, aujourd'hui elles sont à sec !
Les photos sont dans l'ordre de la découverte et donc de ma déambulation dans les 9 zones archéologiques. Il est facile de s'y déplacer car c'est très rectiligne et qqs panneaux permettent de se repérer . Les fouilles continuent en plusieurs secteurs, la plupart du temps, elles sont fermées au public. Par contre, le bloc Casti Amanti (Zone IX) est accessible par une passerelle surmontant la zone. Hélas, les photos y sont interdites (Gggrrrrrr, même si je peux comprendre que les personnels n'aient pas envie de se retrouver partout sur le Net). Le contraste est tripant entre les zones fouillées et celles où des mètres et des mètres de cendres et scories recouvrent encore les vestiges. Plusieurs maisons étaient également fermées, donc leurs fresques et autres mosaïques, invisibles. Elles ont parfois besoin de travaux pour préparer le prochain rush touristique.
Y retournerais-je un jour ??? Je ne crois pas, tant cette découverte m'a laissée une forme de tristesse mixée de joie d'avoir enfin pu y venir !!!
Comme la chaussée était très glissante pour quitter l'enceinte, un passage par une voie détournée était obligatoire mais très mal indiqué (travaux dans la zone), nous étions plusieurs à tourner en rond tel en un jeu de piste mal organisé. Vers 16 heures, je monte dans le train de retour et finalement même si les fresques sont superbes, aucune envie de m'arrêter à Barra... Il me faudra bien la soirée et la nuit pour m'alléger du marasme, du malaise, du spleen dans lequel cette déambulation m'a plongée...
Le soir, nous dînerons dans un resto de la chaîne Tandem, car la studentessa aime bien, moi moins. C'est copieux, correct mais sans emballer mes papilles. Est-ce l'effet Pompéi ??? Et un petit coup de joie, de couleurs, d'embellissement avec ma chaîne préférée de voyage: HGTV...
Les yeux se ferment en remontant les siècles pour distancer...