Le matin commence par une ouverture des volets un peu fébrile - soleil ou pas ??? Ouf de soulagement il fait plutôt beau soleil. Peut-être verrons-nous quelques belles formes dolomitiennes car hier aucune n'était visible.
Un petit déjeuner dans une salle où nous sommes surpris de voir une bonne douzaine de personnes. Nous n'avons entendu aucun bruit et pensions être très peu nombreux en ce lieu. Le propriétaire des lieux nous conseille de monter vers le mont Sëuc pour avoir une belle vue sur les massif du Sassolungo ou Langkofel ou Saslongh. La particularité de la région, c'est le trilinguisme. En effet le Südtirol, comme son nom ne l'indique pas, est en Italie ! Trois langues y sont parlées: l'autrichien, l'italien et le ladin. Donc, la plupart des indications sont données dans les 3. Ainsi nous sommes à Ortisei ou Saint Ulrich ou Urtijëi. Le ladin est une langue d'origine romane uniquement parlée dans la région et s'apparente au romanche suisse ou au frioulan de la région du Frioul en Italie.
La région est réputée pour ses artisans sculpteurs sur bois et notre logeur en est un. La découverte de son petit atelier permet aux visiteurs de constater l'étendue de ses réalisations en mode scènes classiques.
Il est presque 10 heures et grand temps d'aller voir si là-haut il fait beau. Titinette se trouve une place au parking n°1, tout proche de la rue principale d'Ortisei, de l'opticien et de la benne pour le Mont Sëuc.
En deux essayages et trois secondes d'hésitation, une nouvelle paire de Maui Jim s'installe sur mon nez. Une des joies de voyager en Europe communautaire, c'est qu'il n'y a pas de calcul de devises à faire !
Dans notre stock pique-nique, il reste qqs chips et autres bricolettes. Nous les complétons au Spar du village avec de l'eau et des petits saucissons fins car nous partons pour quelques heures de marche en descente.
Et deux tickets à 11,20 euros chaque et à 10h20, c'est en cabine pour monter de 1 236 à 2 005 mètres. Ce secteur a été choisi car il offre une belle vue et des sentiers faciles donc à ma portée. Nous resterons loin des chemins de trekking ou d'escalade. C'est de la rando familiale avec Mamy... Pour nous ce sera sans Mamy. Je vois une lumière moqueuse dans l'œil de certaines ou certains, donc je répète sans Mamy car ce qui compte en matière d'âge c'est le mental.
La zone est puissamment touristique car à l'arrivée, outre la fort belle vue, il y a des calèches attendant les non marcheurs. Le plateau est zone de ski et plusieurs hôtels sont pieds des pistes. En cette saison les pistes deviennent chemins mais comme cela doit être sympa en version hiver.
Saltria, c'est tout droit en 1 heure par le sentier 9... C'est la première fois que nous marchons avec d'autres personnes devant, derrière... Cela pourrait être agréable s'il n'y avait un gamin hurleur d'une dizaine d'années n'ayant visiblement pas envie de marcher et qui va le faire savoir une bonne partie du chemin. Et également des vélos pas toujours sur la piste réservée.
La vue est belle, même si quelques nuages s'accrochent aux sommets, le sentier facile, les fleurs jolies, les abeilles butinantes, las vaches ruminantes... Les vaches mais quelles drôles de tête, elles ont celles-là !!! On dirait des mais oui c'en sont, des lamas... Ahhh, un banc avec une top vue et il est presque midi, donc c'est l'heure du piqueniquage. Il faut dire que c'est un des rares disposés le long de ce chemin.
Encore un peu de descente et à 12h35, nous voilà à Saltria. De là plusieurs options sont possibles; prendre un bus pour rentrer, continuer à pieds, remonter en arrière... Comme vous l'avez déjà deviné, ce sera l'option continuer la descente mais avant une pause complément de déjeuner s'impose. Ouhhh qu'ils sont jolis et bons les roulés de Forêt Noire... Et la vue, ahh la vue, ohh la vue... je ne vais pas vous faire toutes les variations. Peut-être est-ce à cause de la foule, car on peut monter à cet endroit en voiture, mais nous ne sommes pas tout à fait en mode Wouaouhwouahouesque. Il y a même une légère déception par rapport à notre attendu. Nous espérions revivre cet instant magique de la découverte du Chalten en Argentine et hélas ce ne fut pas.
C'est parti pour la suite de la descente jusqu'à Ortisei, il y en a pour 1h50 dit le petit panneau sur le sentier 18. Pas facile à trouver le petit panneau car le sentier commence sans aucune indication. Rares sont les amateurs, du coup nous retrouvons calme, légères montées, longues descentes et surprise vilaine boue collante. Un énorme chantier est en cours le long du chemin. Il s'agit de changer des canalisations. Du coup, des gros engins sont passés par là et c'est boueux sur une petite portion.
La forêt est globalement silencieuse et peu d'animaux daignent se montrer. C'est un sentier offrant quelques micros vues et au final rejoignant la route vers le stade d'Ortisei. Un couple de courageux le monte, il faudrait me payer pour le faire en ce sens !
Tranquillou nous voilà de retour en ville vers 16 heures, après avoir subi quelques gouttelettes. Nous prenons le temps d'admirer toits et petits détails dans les jardins le long du chemin.
L'heure est à la glace, tant d'effort mérite récompense, avec une belle et bonne boule à la noisette pour 1,30 euros. Certains pourraient estimer que l'effort est moindre mais chacune, chacun son niveau et 4 heures de marche pour moi, c'est "Bravo ma grande".
Un petit tour à l'expo sur les artisans du secteur, une bouteille d'eau, un parking à 6 euros et c'est at home pour lessiver, balconer, internoter... Les boutiques de chinoiseries (enfin cela s'appelle souvenirs) nous attirent peu car elles se ressemblent toutes.
Le soir, ce sera pizza au resto recommandé par notre logeur et un retour à l'hôtel vers 20h30 pour traînouiller en admirant la nuit sur la vallée car nous sommes KO.