Lady, tu lèves le pouce
Matisa, matisa il est 6h20 chante le réveilleur, vous pouvez sortir car il fait bon avec 19°4. Le planning matinal se déroule sans anicroche, les estomacs sont bien remplis, alors go Monstrounette à 8h20…
Enfin, il y en a encore une qui a soif et demande 70,53 litres de new diesel pour 793,45 dollarsN plus pourboire de nettoyage des vitres. Nous complétons aussi les réserves avec un paquet de gâteau. Un tour dans la ville nous fait voir quelques rues d’habitation sans style particulier mais avec belles couleurs flashantes.
Les doigts s’agitent car ils s’en vont voir un grand frère: le Vingerklip. Après une cinquantaine de kilomètres sur la roulante C39, nous voilà à l’embranchement pour la D2743 à 9h05. Je conduis pendant quelques kilomètres et abandonne le volant car les routes montagnes russes ce n’est pas mon fort. Et on monte une côte sans voir ce qu’il y a derrière et on descend, et on monte… tout cela se fait dans un cadre des plus sympas avec montagnes ouest américanisantes dans le lointain.
Nous commençons à apercevoir le finger/vinger dans le lointain et nous voilà à l’entrée du site. Il nous est demandé 10 dollarsN ppersonne, soit moins d’un euro.
Monstrounette se trouve une place sur le parking peu fréquenté, qqs centaines de mètres de grimpette et nous voilà à faire le tour de ce pic rocheux ? Fils d’érosion, de mouvements d’océan, de l’action du vent, cet agrégat surplombe du haut de ses 35 mètres tout le plateau environnant. Il offre un beau point de vue et vaut la peine du détour. En repartant vers la voiture, nous constatons que le haut du doigt ressemble en fait à une main aux 4 doigts repliés avec le pouce tendu.
Rien ne sert de s’attarder quand on a encore de la route à faire… Donc, nous reprenons la 2743 à 10h40 pour en terminer la boucle. C’est une portion de route que nous avons particulièrement appréciée pour son style peu plat et peu droit. Mais heureusement qu’il y a peu de voitures sur ce type de routes.
A 11h45, nous débouchons à côté du gros garage de réparation de pneus repéré à l’allée – pourvu que cela ne soit pas mauvais signe !
Ce sont deux roulantes qui nous accueillent d’abord la C39 puis la C35, une Lady nous attend… Entre 12h40 et 13h10, ce sera pique-nique in the car. En effet, pas d’aire prévue pour et aucune ombre bienveillante, donc vive le thon en boîte dans notre grosse boîte roulante.
La route offre de superbes perspectives sur le Brandberg et nous voilà à l’ombre du parking prêts à partir admirer la/le célèbre on ne sait quoi mais connu sous le nom de White Lady. Eau, chapeaux, grosses chaussures, produit solaire… et une entrée à 70 ppersonne, avec le parking.
Départ au pas de charge avec notre guide, nommons le Xxxx, à 14h30, dès le début je sens que cela ne va pas être une ballade plaisir. Le temps moyen annoncé est d'une heure et nous mettrons 45 minutes. Il est plus que pénible car maugrée à chaque arrêt vue ou photo. La rando devient tellement désagréable que nous avons failli faire demi-tour !!!
A notre arrivée sur le site, à 15h15, quelques explications nous sont données mais très laconiques et sur un ton limite suffisant. Il râle quand nous posons d'autres questions puis allons aux toilettes à tour de rôle. Il nous regarde avec des yeux plein d'antipathie à chaque arrêt sur le retour alors que j'ai clairement annoncé que je marcherai moins vite tant l’aller m’avait été désagréable. Nous arrivons à 16h20, en route pas la moindre explication sur quoique ce soit. Il marchait largement en avant de nous.
A l'aller, nous avons croisé qqs groupes sur le retour et un repartant juste à notre arrivée aux dessins. Leur visite avait l'air nettement plus cool. En arrivant à l'entrée du site, nous comprenons pourquoi notre visite a été si désagréable. Xxxx avait dealé avec la guide d'un groupe pour qu'il l'emmène avec eux et le dépose qqpart. D'ailleurs elle le presse car ils attendent depuis un moment… Il refuse notre PB, c'est vrai qu'on a failli ne rien donner et nous avions estimé que 10 était tout ce qu'il méritait. Et bien, il le refuse dédaigneusement, ce n'est pas assez pour la qualité de sa prestation. Il faut dire qu'il est lettré, connaît Lascaux, a entendu parler de Chauvet et pour la première fois depuis notre arrivée sait que la Martinique est une île des Caraïbes !!! Dommage, il aurait pu être un guide intéressant, il fut un souvenir plus que désagréable, une honte pour sa profession.
Certes, je comprends que l'organisation est défaillante. Il n'y a pas de transport pour ramener les derniers guides au village et du coup, c'est soit qqs kilomètres à pieds, soit un transport par les touristes. Il ne nous a pas demandé de l'emmener - peut-être avait-il vu que nous avions une 2 places. Mais, bon sur 3/4 kilomètres nous aurions pu nous arranger. Bref, il nous a fait vivre notre plus mauvais souvenir de Namibie !!!
Les peintures rupestres nous ont intéressés mais sans nous apparaître topissimes !!! La White Lady est à tendance chamanique car autour il y a des restes de visions hallucinatoires: homme à tête de singe, animal à jambe humaine… Est-elle homme, est-elle femme ? La réponse actuelle est homme... même si on continue à le désigner femme... Du coup, on peut y percevoir une certaine reconnaissance de nos deux moitiés humaines...
Il y a plein d'autres peintures sur d’autres parois que celles montrées aux touristes mais inaccessibles pour l’instant. Le site en compte plus de 45 000. Vu le nombre de visiteurs, l’accès à une nouvelle zone est envisagée dans les années qui viennent…
La rando aurait pu être plaisante car elle se déroule dans une vallée à beaux rochers et à animaux dont un vieil éléphant mais nous laissera un goût de raté… Nous ne comprenons pas l’intérêt d’avoir un "guide" sur tout le trajet. Il nous aurait été tout à fait possible de parcourir le chemin seuls. Quelques panneaux suffiraient à indiquer la voie et des gardiens pourraient être positionnés à l’arrivée…
Le lodge est atteint à 16h45 et nous fait l’effet d’un bel endroit avec un jardin plaisamment aménagé. L’accueil est très souriant et convivial.
Direction le bush chalet et là horreur, on est censé dormir en pleine poussière, en plein vent et en plein froid car il n'y a pas de vitres aux deux fenêtres en vis-à-vis. Impossible, juste impensable donc opération réaménagement de l'espace en mode Déco mais sans maroufle. Les lits changent de place pour éviter d'avoir la tête à l'air. Deux couvertures sont accrochées aux fenêtres avec nos pinces à linge (important d’en emporter en voyage). Au début, il y a tellement de vent qu'elles ne tiennent pas. Mais à la 3ème reprise nous avons le truc et cela tiendra toute la nuit. Le vent est aussi pas mal tombé après 21 heures.
Il y a de l'eau chaude, chauffée au feu de bois dans un donkey, mais pas d'électricité. Vers 18 heures, nous allons au resto/réception, je signale l'absence d'électricité et demande 2 blankets supplémentaires. J'explique à la manager pourquoi et pendant le dîner, l'électricité sera mise et deux couvertures nous attendront sur les lits. Nous avons pas mal échangé sur le réaménagement des bush chalets car elle avait conscience de certains manques et se posait plein de questions. Peut-être que des stores transparents vont apparaître pour les prochains hivers… Nous avons aussi discuté conditions de travail, salaires (une moyenne de 2 000 par mois). Elle nous a précisé que plus un employé était polyvalent, plus il pouvait gagner...
Le dîner est globalement bon – j'avais lu tellement d'horreur que j'en suis étonnée. La salle à manger est complète avec une bonne vingtaine de convives. Un genre de petit suricate vient faire l’attraction animalière.
Nous discutons avec les personnes de la table voisine qui sont le couple d’allemands ayant pris la même navette aéroport que nous le jour de l’arrivée. Ils font le tour en sens inverse de nous. Et papoti, et papota… un moment sympa d’échanges.
Tout à coup, une partie du personnel entre et se met en position de chorale, ressort et revient avec un gâteau tout vert en chantant Happy Birthday. Un des français présents (il y 1 autre couple, une famille de 4 et nous) est à l'honneur. Ensuite, nous avons droit à un petit concert aux belles voix, puis une personne par table est invitée à danser et comme je filme… Bref, à mettre dans les absolus annales de l'impossible devenu possible, monsieur Madikéra accepte de danser…
Allez direction le frigo, il y fait 15°… Nous regardons le ciel en rentrant. Comme les soirs précédents s’il y a pas mal d’étoiles et une bonne visibilité de la Voie Lactée, cela ne nous semble pas plus extraordinaire qu’en certains ailleurs, comme dans le sud de l’Amérique du Sud. Nous dormirons bien, bien au chaud en nos lits avec chaussettes aux pieds de type avion car elles ne serrent pas.
Pendant la nuit dehors, il fera entre 3 et 5° et dans le chalet 13. Mon rhume attrapé à Kamanjab, s'installe bien et ne lâchera plus jusqu’au bout… Les yeux se ferment en initiant quelques cillements peut-être chamaniques.