Du haut des montagnes, on entend l'appel de Lom...
En nous endormant, nous avions l’espoir d’ouvrir les yeux et de découvrir un ciel invitant à la rando… En nous éveillant, nous nous demandons pourquoi ne pas dormir un peu plus… Du haut de nos 320 mètres d’altitude, on ne voit presque rien si ce n’est des nuages et de la brume et en plus c'est sous une température de 13°.
Cet hébergement avait été choisi pour l’opportunité qu’il offrait d’aller parcourir au moins un sentier de petite rando. Bon ben, il ne reste qu’à nous mettre en route sans avoir usé les chaussures dédiées, en espérant que le ciel change…
Un dernier coucou aux lamas de la ferme et à 10 heures Audinette se lance dans les lacets roulants vers le point de vue de Dalsnibba. Le paysage est beau en mode naturel sauvagisme. Tout le long de la route, il est des petites cabanes nous intrigant: à quoi servent-elles ? Nous hésitons à emprunter la route payante vers le sommet car il faut débourser 130 nok et vu le brouillard… Espoir, quand tu nous tiens…
Tu nous mènes au désespoir… Chouette il y a des commodités… Chouette il y a une boutiquette où se mettre au chaud et compléter la collection de bricolettes, en particulier de magnets… Pas chouette, car il n’y eut quasi aucune vue pendant tout le temps où nous avons attendu, Audinette face à la vallée et nous dedans bien au chaud car dehors il faisait 2°5 !!!
Bon, ben que fais-nous ??? Les randos prévues pour ce jour sont en mode out tout comme la vue. Finalement, comme envisagé en solution de repli, si nous allions à Lom voir la si célèbre stavkirke, c’est seulement à 80 kilomètres… Cependant avant de partir je demande aux vendeurs à quoi servent les petites cabanes et la réponse est: à stocker le sel pour dégeler les routes.
Fonce, fonce belle auto sur la toute belle route… Oh joie, plus nous avançons dans la vallée, plus le soleil apparaît. Il est 13 heures quand une place de parking s’offre à nous en toute proximité de l’église.
Elle est grande, elle est dragonnée, elle est Wouaouhhh. L’entrée est à 70 nok par adulte et l’accueil se fait même en français par une jeune étudiante norvégienne ravie de pouvoir tester ses capacités linguistiques que nous qualifierons d’excellentes. C’est une des plus grandes et des plus célèbres et il eût été dommage de ne point venir la découvrir. Finalement la mauvaise météo a du bon…
Il fait rudement faim… Or, la deuxième attraction du village, c’est sa célèbre boulangerie. Elle est juste de l’autre côté de la route… Le bon plan est super connu comme l’indique la longue file d’attente. Un peu de courage les voyageurs, le bon se paie parfois de quelques minutes de patience. En toute honnêteté, il est ultra rarissîme que nous choisissions de faire la queue pour manger mais j’insiste vu les commentaires lus partout. T’as vu ce pain ressemblant à une focaccia à la tomate, et ce gâteau, pourquoi pas celui-là… Il faut dire que comme en tout commerce visant à vendre, la file d’attente se déroule devant les gourmandises. Ce sera 1 pain-fougasse et 2 gâteaux pour 183 nok.
Nous déjeunons, sous quelques rayons de soleil, sur un banc en proximité de l’église. La température est presqu'estivale avec ses 22°. Le secteur est très touristique car même les commodités sont payantes, il en coûte 10 nok par visite…
14h30, il est grand temps de reprendre la grand route jusqu’à Grotli. Un petit panneau repéré à l’allée, nous indique le chemin vers la voie touristique du jour la Gamle Strynefjellsvegen (vielle route entre Stryn et Fjell), 27 kilomètres sont nécessaires pour rejoindre Videsæter. Construite au XIXème siècle, donc avec une largeur l’interdisant aux gros véhicules, elle serpente principalement dans une vallée entourée de hautes montagnes. Frisson garantie à chaque virage et surtout quand on croise un autre véhicule. L’attention du conducteur est à son maximum. En de nombreux endroits elle est bordée de pierres pour empêcher les véhicules de plonger à l'étage du dessous. La neige est encore bien présente et donne à ce parcours un air hivernal qui lui va bien.
A chaque virage, nous émettons des Wouaouhhh allant de petits à grands tant le paysage est ravissement. Il fait froid et du coup les arrêts sont limités. Voilà, nous sommes dans le dernier kilomètre, la route s’élargit un peu et soudain au sortir d’un virage un bus est devant nous ! Visiblement un bus touristique qui a choisi de braver l’interdit. Nous savons qu’un peu plus loin sur sa route, il y a un parking lui permettant de faire demi-tour car s’il poursuit, cela va être problématique en certains endroits. En effet, nous avons bien souvent dû nous arrêter pour laisser passer une voiture, idem pour que d'autres nous laisse passer. Il a parfois fallu faire marche arrière… et ce n’était que des voitures, alors un bus ???
En bout de route, en ce sens, il y a la station de ski d’été de Stryn. Elle est fermée quand nous passons devant. C’est un des endroits où ce sport est envisageable en cette saison, pour vous dire combien la zone reste hivernale toute l’année. Nous avons très fortement apprécié le passage par cette gamle et vous la recommandons…
Encore un peu de route à faire le long du Nordfjord et voilà Loen. Le camping est après le village et c’est reparti pour quelques kilomètres de route étroite.
Toute la soirée, se passera face à un petit lac à observer les activités des uns et des autres, sous un soleil présent mais insuffisant pour nous donner envie de manger dehors… Il flotte un air de vacances en ce camping où de nombreux kayaks sont de sortie… Par contre, nous trouvons les campings-cars ou tentes très collés les uns aux autres. En plein nature, on espèrerait plus d’espace. La lumière est belle et le temps file lentement…
La vocation est un torrent qu'on ne peut ni refouler, ni barrer, ni contraindre.
Il s'ouvrira toujours un passage vers l'océan.
Henrik Ibsen