Bilan de ces floconneries bryciennes et beautés d'hiver végassien...
Ce voyage s'est décidé début octobre 2019, j'envisageais Chicago et Bryce en hiver est devenu une évidence. Cela faisait des années que j'y pensais sans me décider et soudain une fulgurance mentale m'a dit: "C'est l'année...".
Donc, en quelques clics les indispensables furent choisis, après l'établissement d'un circuit: avion, voiture, hôtels (avec quelques changements au fil des semaines). Internet est un tel faciliteur d'organisation de voyage.
Je suis partie avec 2 interrogations à brin de crainte:
- La neige sera-t-elle de la partie, en quantité suffisante mais surtout pas trop ???
- Parcourir plus de 1 000 km en solo, en hiver, n'était-ce pas un peu risky ???
Je n'avais qu'un impératif absolu: voir Bryce en hiver, donc tout le reste pouvait s'annuler, se modifier sur place, si nécessaire... Et ce fut un enchantement, un ravissement, un wouahwouahouement infini donc une bonne idée. J'ai été enchantée de ce voyage car la météo fut celle dont je rêvais: soleil et neige tombant surtout la nuit pour saupoudrer le décor et lui donner encore plus de magnificence que d'habitude.
Blue Bell, ma voiture, fut exactement celle dont j'avais besoin, ni trop grande, ni trop petite. Les 1 336 kilomètres parcourus ont été des plus simples en matière de conduite grâce au cruise et la conduite auto-gérée par la voiture qui correspond parfaitement aux mégas lignes droites de certains trajets. Elle ne disposait pas de GPS et madame Conduisette était restée à la maison mais cela ne m'a nullement gênée car les trajets étaient en mode simpliste: tout droit, à gauche, à gauche... et parfois à droite.
Si je devais re-préparer ce voyage, j’éliminerais la nuit à Saint-George pour en prévoir une au plus près de Red canyon et ainsi y bénéficier de qqs heures de plus.
Certaines, certains hésitent peut-être à partir ainsi par peur de la solitude, de l'ennui ou des ennuis. A la base, je ne m'ennuie quasi jamais en étant seule avec moi-même, j'y suis habituée depuis mon enfance. Bien sûr, je n'ai guère eu de longues conversations avec les personnes rencontrées. Cependant, tout au long de mes journées, des petits instants d'échange ont fait que je n'ai jamais eu de sentiment de solitude. J'ajoute que je me suis tout le temps sentie en totale sécurité, même en marchant le soir dans les rues de Vegas. Aucun stress n'est venu entaché le plaisir de ces instants d'emmagasinage de belles images...
La grande confirmation de ce voyage est venue de la permanence de ma détestation de Las Vegas, à la fois de ce qu’est cette ville et de ce qu’elle représente, savoir le summum de l’inutilité et de la gabegie. Je n’arrive pas à comprendre que l’Humanité n’arrête pas avec toutes ces dépenses énergétiques inutiles, tout ce sumérisme-con, toute cette course permanente et effrénée à l’argent et à la dépense… Inutile de venir me dire qu’en voyageant, je participe à une part de tout cela, j’en ai conscience. Il y a les voyages d’un côté et l’excès absolu de l’autre. C’est cet excès que nous pourrions choisir d’arrêter… Loin de moi l'idée de prôner une vie ascétique sans déplacement, sans plaisirs de la table, sans spectacle, sans joie de la découverte des splendeurs de la Terre car ce me serait bien morne vie sans ces épices bonheurisantes. J’encourage à ce que nous allions vers moins de broutilles, de pacotilles, de va-et-vient micro temporel sans pour autant abandonner les options possibles en ce siècle.
Lorsque j’ai opté pour Bryce, en octobre 19, je me suis dite "Décembre 20, ce sera Chicago" car j’ai pris goût à ces découvertes hivernales et j’aurai aimé pouvoir encore en profiter quelques années. Mais, une vilaine Covid19 a décidé de tout bousculer et de m’enlever cette option, en m’enlevant la source me permettant de me les offrir... Avec ce dernier voyage, cette source a été allégée d'un peu moins de 3 000 euros, tout compris. Ce me fut un joli cadeau de changement de dizaine...
Les yeux se ferment sur ce voyage,
heureux d’avoir pu rayer la première ligne de ma bucket list avant qu’il ne soit trop tard...