Cela Rock, c'est chouette et c'est Top...
Que ce soit à la maison ou en voyage, la routine du matin est plus que similaire. S'enchaînent: éclipsage des draps, ruissèlements lavants, mastication roborative, enfilage de vêtements... Il est 8h11 quand les premiers pixels du jour sont mis en mémoire.
La direction du jour, c'est la zone du Rockefeller center. A 11 heures, j'ai spectacle et il faut y être environ 1 heure avant... J'ai beaucoup hésité, au moment de la réservation, entre matin, après-midi et soir. L'après-midi, j'ai choisi de la réserver à la vue d'en haut et le soir, je n'étais pas sûre d'avoir encore assez d'énergie pour m'aventurer dans les rues. Donc, ce fut matin...
Deux doses de ligne jaune puis idem d'orange, ne font pas pastis mais commercialis. En effet, je débouche en zone de bureaux et magasins. En me dirigeant vers la sortie, pour aller faire un tour du quartier, je passe devant l'office de réservation du Top of the Rock ou TOR pour les intimes. Frappage immédiat de neurones: je vais commencer par booker mon heure de visite. Il reste de la place à 16h10, limite un peu tard pour le coucher de soleil car je sais que cette heure est celle d'entrée dans le bâtiment mais pas du tout celle d'arrivée sur le toit. A 8h30, c'est tout ce qu'il reste...
Je repère la chocolaterie Jacques Torrés et me dis que peut-être et également les commodités du sous-sol qui deviendront mon quartier général du jour... Débouchée dans un hall d'entrée tel que celui de ce bâtiment, c'est se retrouver dans un décor Art déco mêlant puissance antique, domination statuaire, force des lignes, dorures ou argentures. C'est l'époque où montrer sa réussite passait par la pierre s'élevant en imposantes masses. C'est, en effet, dans les années 30 que l'ensemble vit le jour sur un terrain loué à l'université de Columbia pour 100 ans. L''heure de la renégociation va bientôt approcher... La célèbre famille a laissé son nom mais n'en ont plus la propriété...
New-York à Noël, c'est une série de sapins géants décorés que les gens s'empressent de venir voir. Celui de cette année est haut, tout enguirlandé de leds multicolores, une étoile Swarovski en guise de pointe et me déçoit grandement. J'imaginais un sapin merveilleux, un sapin Wouaouhhh tant il est célèbre depuis des dizaines d'années. Et... bon, ben, euhhh, c'est un grand sapin... passons à la suite...
L'autre célébrité hivernale, c'est la patinoire où glisser serait un must des musts. Bon, ben, euhhh... elle est plutôt petite et passons à la suite... Au fil des heures les gens vont s'entasser et pourront de moins en moins se livrer à des arabesques pas toujours gracieuses. L'avantage de cette heure matinale, c'est qu'il y a peu de monde dans les travées et qu'y circuler est agréable. Nous en reparlerons en fin de journée...
Parmi, les autres attendus de la période, il y a les vitrines. Voilà celles de Saks ayant pour thème "Theater of Dreams". Théâtre oui car c'est tout en décor rouge. Dreams, non car c'est plus de l'ordre de la soirée paillettes bien arrosée que de la magie enfantine de Noël. Juste à côté, se trouve la cathédrale Saint-Patrick qui a fait classique et soft avec sa crèche. Je continue à tourner dans le quartier et fais quelques haltes devant diverses vitrines. Depuis 1862, il y a un magasin Référence en matière de jouets, créé par Fredérick August Otto Schwarz. Il s'est d'abord nommé Toy Bazaar avant de prendre le nom du propriétaire. Il avait été racheté par Toy's R US et fermé avec la faillite de ces derniers. La marque a été reprise et en novembre dernier un magasin FAO Schwarz a ré-ouvert, dans le Rockefeller center. Je n'y ai pas retrouvé la magie de l'ancien magasin et ai plus vu un coup de marketing à partir d'un nom connu...
Je déambule, je déambule, je déambule tout en me dirigeant vers le Radio City Music Hall où les Rockettes se produisent. La file d'attente a commencé à s'organiser et il est temps de s'approcher. Depuis 1932, c'est le spectacle de fin d'année à New-York. Une partie des bases est toujours la même depuis l'origine, comme la parade des soldats de bois dont toutes les Rockettes ont porté le costume. Au fil des ans, les nouvelles technologies sont utilisées et cette année, nous aurons quelques éléments en 3d. Dès l'entrée, c'est plongeon dans les années 30. Aux commodités, il y a un salon de maquillage et un autre de détente, le tout dans un style délicieusement désuet et glam. Ce qui l'est un peu moins, c'est la répartiteuse de cabine de commodités qui y va tambour battant pour attribuer les numéros mais en même temps pas une seconde de perdue. Et le prix des boissons et grignoteries car le petite bouteille d’eau est à 5 dollars.
La salle est rouge théâtre, les sièges plutôt confortables, même si l’espace entre les rangées rend complexe le pliage de grandes jambes. J’ai bien fait de prendre un siège donnant sur une travée !
Le spectacle commence par une chorale de collège, cela a dû leur faire plaisir de passer devant un si large public. Après cela va bouger, sauter, danser, chanter, crier, s’illuminer d’un peu partout y compris du plafond. La 3d, c’est vraiment juste qqs instants donc un peu dommage de consommer autant de lunettes pour si peu !
J’ai bcp apprécié l’heure et demi de show en mode énergie permanente autour d’une historiette de Noël. Même s’il est demandé de ne pas le faire, de très nombreux téléphones portables pixelisent. Le mien aussi mais pour un piètre résultat !!! Si vous passez par New-York, en fin d’année, je vous recommande d’aller Rocketter…
Dehors, il fait frisquet. Direction le MoMA avec les radars ouverts à la recherche d’un lieu où déjeuner qui me ferait envie. Ils n’ont rien détecté donc ce sera au Cafe 2 du musée. La commande se prend au comptoir, puis on s’installe avec son numéro bien en évidence et les plats et boissons sont portés à table. Un plat de pâtes aux champignons et un Coca me reviendront à 23 dollars. Je déjeune en regardant l’activité dans la rue adjacente et en bavardant brièvement avec ma voisine mexicaine. Les neurones sont disponibles pour partir parcourir les étages…
Escalators jusqu’en haut et redescente en passant par les expos et salles. Une partie des œuvres est en mode revoyure car elles étaient à la fondation Louis Vuiton début 2018. J’arrive en bas et me dis "Tiens pas vu les Soupes". Donc, je demande à une des dames positionnées dans un espace d’accueil et infos (au passage en tous les musées où je suis allée, ce sont souvent des personnes en grand, voire très grand âge, qui font ce job). Elles sont encore en vadrouille, après Paris, elles ont été prêtées au Whitney, comme me le dit la dame où une rétrospective Andy Warhol a lieu. Finalement, heureusement que je les ai vues avant car je manque de temps pour aller voir cette expo.
Entrer dans un musée, c’est parfois voir du déjà vu ou presque mais c’est aussi découvrir des nouveautés. Celle qui m’a fait tilt fut les maquettes du sculpteur congolais Bodys Isek Kingeles. J’ai apprécié la matérialisation d’un imaginaire entre enfance et adultisation, entre hier et demain. Dans la cour trône une rose géante d’isa Genzken, c’est comme les Bonbons, cela se multiplie. Il y en a une autre vers le WTC, une à la fondation LV et...
J’ai prévu d’aller me poster dans la file d’attente du TOR vers 15h45 car j’ai lu qu’il valait mieux être en avance pour espérer rentrer à l’heure. Avant d’y aller, j’ai le temps d'un détour au magasin Anthropologie situé presqu’en face. Pendant la prépa, des commentaires m'ont laissé penser que peut-être, il pourrait y avoir quelques tentations… Ohh, j’aime bien cette jupe. Bon, 130 dollars ht, trop cher pour moi ! OHHHHH, une chouette robe. Euhhh, 350 dollars ht. Je ressors !!! Je veux bien que lorsqu’il y a du travail, un tissu de qualité, des finitions top cela puisse aboutir à de tels prix mais pas lorsque c’est du basique, aux finitions approximatives, fait en grand nombre je ne sais où…
Il est temps de rejoindre la file. A 16h, les 16h10 peuvent entrer faire la queue à l’intérieur, montrer billets, puis faire une autre file où un aboyeur engueule en permanence les guys car nous ne nous sardinons ni assez, ni assez vite. Cela commence à m’agacer sérieusement. Et encore une file stop d’attente avant la dernière pour les minis ascenseurs. Tout cela a été pensé à une époque où il y avait moins de monde et donc moins de sur-monde.
L’arrivée sur la terrasse se fait, à 16h20, en base désagréablement foulesque. A mes yeux, il y a beaucoup trop de monde pour les espaces disponibles. En plus, il est clairement annoncé que les pieds d’appareil photos sont interdits et… quasi toute la première rangée en bordure de bâtiment, ce sont des personnes avec des pieds, grrrrrrrrrrrrrrrr. Donc, il est très difficile de s’approcher du bord. En plus, ce n’est même pas beau à voir. Depuis ce matin, le ciel se couvre et du coup, le soleil se couche en grisonnerie et sous froidure mordante des petits doigts malgré les gants. Ce bâtiment offre l’angle de vue le plus proche de Central park mais en hiver ce n’est guère joliet. En plus, il y a de nouvelles affreusité en verre en construction. Bientôt, il n’y aura plus guère de vue depuis ce site. Certaines, certains diront : "Il reste la vue sur l’ESB et le Christler…" Top of the Rock, est loin de la première place de mon classement des tours point de vue. Il fait flop !!!
Et zou, retour sur le plancher des humains en quête de décos de Noël… Mais avant un petit détour par la boutique Jacques Torrés où les prix me refroidissent et m'enlèvent l'envie de goûter... Il est passé 17 heures, donc le show de Saks a débuté. Première étape: se frayer un chemin car c’est dense, dense, dense présence et cela mixe des personnes à l’arrêt pour admirer et d’autres en mouvements parfois vifs semblant pressées d’aller ailleurs, peut-être ont-elles terminé leur journée de travail… Je trouve un poteau pour me caler dessus et ainsi ne plus être bousculée par l’arrière. Cela dure minutes et comme c’est chouette, je bisse, en fait je tierce… Et j’en profite pour élire comme les plus élégantes vitrines de Noël vues en ce mois de décembre à New-York… celle de Cartier. C’est l’exemple même de la délicatesse et de la finesse de bon aloi… Ahhh, si j’étais…
Quelles sont les décos les plus célèbres du quartier ??? Très certainement les grosses boules rouges. Donc, un peu de marche en partie sur la route car vu le monde une partie des rues du secteur est fermées à la circulation. Les boules sont de l’autre côté du complexe en compagnie d’une géante guirlande. Sous un angle, sous l’autre filons continuer dans la brillance vers Times square. Que dire sinon, je déteste, je déteste, je déteste… Je déteste le gâchis énergétique que cela représente. Je déteste la bêtise humaine que cela prouve. Je déteste la sommation qu’on trouve en certains lieux et qui rend si… Par exemple, les pastilles multicolores de chocolat : vous prendrez bien des chaussettes, des tasses, des ceci, des cela, des inutilités qu’on vous fait croire nécessaires et surtout nécessités de vie… J’avais hésité à repasser ce secteur de la ville mais en même temps il peut arriver qu’une première impression ne soit pas la définitive, surtout quand elle est datée. L’humain change parfois en vieillissant. Raté… Cette fois sera bien la dernière sauf si un jour j’ai envie de revenir à New-York, d’aller voir un spectacle…
Quelle heure est-il ? Presque 19 heures, encore temps d’aller voir Grand central et son marché de Noël. La gare, c’est la gare. Le marché, c’est plutôt une déception, même s'il semble y avoir un peu d’artisanat. Du coup, aucune raison de s’attarder et zou un peu de ligne verte, sans majuscule, ou 4, 5, 6…
Que vais-je manger ce soir ? J’ai envie de chaud. Une soupe poulet/légumes à 8 dollars le bock d’un bon demi-litre, chez le chinois en bas de l’hôtel, m’ira bien. En complément j’ai une bière, des chips, une pomme, des cookies… Ce n’est pas parce que je dîne en chambre que je vais me laisser abattre… Je fais le tour des chaînes de télé sans jamais trouver ma chaîne favorite en voyage aux States: Hgtv.
Les yeux se ferment en marchant en cadence comme un petit soldat de bois…