De Castello d'Empuries aux Cases d'Alcanar - 10 juin 2019 - 414 km - T° en journée 26/29°
Beau lieu, bon lit, super petit déj… nous resterions bien une nuit de plus mais ce soir nous sommes attendus tout au bout de la Catalogne, donc on se bouge, douche, mange, empaquette, paie… et finalement arrivons à nous mettre en route à 10 heures.
C’est la journée la plus roulante du voyage car environ 400 kilomètres sont prévus, en majeure partie sur l’autoroute E15/AP7. Pour éviter la monotonie, 2 arrêts visites seront également au programme.
Le premier aura lieu à Pals après une quarantaine de kilomètres sur petites routes. Un premier parking payant semble bien plein, juste un peu plus loin un autre, gratuit, nous offre un arrêt à l’ombre. Que demander de plus ???
Pals, c’est un village d’origine médiévale dont la première trace remonte à 889. S'y découvrent une place majeure, des tombes wisigoths, une église, un château, la tour des Heures, des murailles d’enceinte et le belvédère Josep Pla offrant une superbe vue sur la plaine de l'Empordà, le massif du Montgri et les îles Medes. Un arrêt sympa, même si le village très modernement restauré ne nous a pas marqué par des spécificités particulières.
Vous y retrouverez aussi, à notre grand dam, toute une série de gift shops bien achalandés en bimbeloterie en mode nimportoùquerie. Heureusement en cette demi-saison il y a peu de monde et la découverte est agréable.
Midi, il est temps d’entamer le sérieux du roulant du jour…
Routes, autoroute… Cela avance bien. Petit point sécurité routière et pré-angoisses inutiles mais informatives… Lors de la prépa de ce voyage, mon attention a été éveillée par divers commentaires sur les dangers à parcourir l’autoroute de la Méditerranée. Des voitures y sont parfois attaquées. Deux méthodes prévalent pour vous délester de vos biens. Première option: une voiture arrive à votre hauteur, une personne vous fait signe de vous arrêter car il y aurait un problème à une roue arrière, vous vous arrêtez et… c’est plus ou moins d’attaque et de vol. Donc, si vous êtes amené à vivre cette situation, il est déconseillé de s’arrêter sur le bord de la route, dans une aire simple sans boutique. Il vaut mieux vous arrêter à la prochaine sortie aux guichets de paiement. Seconde option: on vous cambriole sur les aires de stationnement et y compris sur celles avec station, resto…
Tout le long du trajet sur cette autoroute, nous angoissounons à l’idée qu’on nous fasse signe mais ouf. En réalité, il y a quelques vols par an mais la très grande majorité des visiteurs traverse le secteur sans encombre !
Il fait faim, 13h15, tiens une aire. Mais ne serait-ce point celle dont j’ai lu qu’elle était la pire question vol avec bris des vitres… Les angoissouneries recommencent… Une place à l’ombre devant le resto ainsi nous aurons Rojo en point de mire. Sans traîner nous mangeons salade et gâteau puis repartons avec de l’eau fraîche et de la citronnade. Les tarifs, au total 16 euros, nous semblent assez proches de ceux des aires d’autoroute de l’autre côté de la frontière, peut-être 10-20% en moins.
Nous quittons l’autoroute en direction de l'abbaye de Poblet, patrimoine UNESCO de l'Humanité. Au total, nous avons dépensé 23 euros pour utiliser cette voie rapide. Dans l'ensemble cela roule vite, majortairement bien au-delà des limites...
Les jolis paysages succèdent aux paysages jolis et nous mènent un peu avant 15h30 juste devant l’abbaye de Poblet, petit parking, une place à l’ombre, on s’engage et un fou rentre dans le parking à toute vistesse, par la sortie, pour nous piquer la place. Il réussit, sort de sa voiture en courant avec femme et enfants sous mes applaudissements et pouces en l’air à cet "exemplaire" père de famille. Bon, il y a une place au soleil, on se gare tranquilou et nous dirigeons vers la boutique-accueil. Si le site est ouvert de 15 heures à 18 heures en cette saison, les portes ne s’ouvrent que toutes les demi-heures et du coup, nous avons loupé l’ouverture de 15h30, cela explique le rush du malotru !
Abbaye fondée en 1 151 par les cisterciens de Fontfroide, c’est actuellement le monastère le plus habité d’Europe. Il est possible d’y loger et parfois de s’y restaurer le midi. Je vous passe des siècles d’histoire allant de gloire à ruines, pour aboutir à la restauration entreprise à partir de 1930 et à la relance du monastère en 1940. Ce site est nécropole d’une partie des rois de Catalogne et d’Aragon. Parmi ses caractéristiques, il y a un vaste cloître, un chemin de déambulation sur les toits, un immense dortoir… C’est une réalisation artistique unique et l’une des expressions les plus parfaites de l’esthétique cistercienne aux XIIème, XIIIème et XlVème siècles. L’abbaye abrite des chefs-d’œuvre de toutes les époques, comme le grand retable en albâtre de Damián Forment datant de 1529.
Commodités, devant la porte Royale à 15h55 car elle n’ouvre que pendant qqs minutes. Pour celles et ceux appréciant, il y a des visites guidées et pour les autres un super petit dépliant… Wouaouhhh, wouaouhhh, wouaouhhh en pénétrant dans le cloître, la bibliothèque, le dortoir, le cloître supérieur, l’abbatiale, devant les tombes… On peut, peut-être, regretter certains éléments de restauration un peu moderne mais en même temps c’est repassé du stade de ruines à constructions au XXème siècle avec d’autres moyens que ceux du XIIème…
17 heures, il nous reste encore 140 kilomètres à parcourir, mais passons à la boutique avant de partir car du nougat et des petits gâteaux nous ont fait envie… Et voilà comment 11 euros se transforment en sucreries réconfortantes. Je sais, je sais… 5 fruits et légumes par jour… mais un bon morceau de nougat de temps en temps cela fait tellement de bon bien que le tout est juste de ne pas en faire son quotidien !
Rojo la Grande a soif, tiens une station en bord de route et 43,44 litres pour 54 euros vont lui permettre de continuer à nous promener. Nous arrivons à Montblanc et découvrons le sommet d’un immense bouchon d’une bonne dizaine de kilomètres sur la C14, ouf il est dans l’autre sens ! Pourquoi ??? Plus loin sur la route, un incendie de forêt visible dans le lointain pourrait expliquer cela ou pas…
Nous approchons du but, lors de la prépa, nous avions bien repéré la bifurcation à prendre pour aller à la Selleta car il s’agit de prendre une toute petite route juste après un panneau. Madame Conduisette nous avertit de l’approche, voilà le panneau on tourne ahh oui, c’est une petite route devenant chemin à une seule voie un peu plus loin. Par chance, nous croiserons très peu de véhicules en allant revenant de l’hôtel et jamais dans la partie la plus étroite. C’est en pleine campagne comme nous le souhaitions, loin des stations balnéaires du secteur.
Sympa la maison principale, un côté petit château en Espagne. L’accueil est stylé, un peu comme si le maître du lieu recevait chez lui de lointaines connaissances. Nous avions réservé une chambre, nous aurons droit à la grande suite, celle avec le balcon permettant de saluer la foule… Le dîner est proposé à 21 heures mais comme il sait que c’est un peu tard pour les étrangers ce sera 20h30 pour nous et finalement tous les autres croisés pendant nos 3 soirs sur place. Avant, nous pouvons prendre l’apéro, un Vermouth maison est disponible…
Installation, le salon servira de dressing, la terrasse de séchoir à linge, la chambre de repos et ce sera douche car les bains cela consomme beaucoup d’eau et dans une région où elle peut manquer ce serait civisme en berne que d’en prendre… Superbe vue, dommage qu’il fasse frisquet pour rester sur la terrasse en bordure de piscine, que ce Vermouth est bon. C’est cela les vacances !
Nous dînerons à l’intérieur, le maître de maison vient présenter le menu du soir, faire un peu la conversation à chaque table puis laisse savourer la délicieuse cuisine de sa femme.
Retour in suite, dernières pixelisations du jour, télé, c’est toujours foot le programme mais en redif car les matches ont eu lieu en journée, plongeon dans les bras de Morphée. A nouveau, je sais, je sais… Morphée usait d’une feuille de pavot pour endormir les mortels, d’où morphine, et ce n’était donc pas sommeil naturel que celui proposé par ses bras… Mais l’expression sonne joliment à mes oreilles et du coup elle conclue cette journée, ou presque…
Et tournent dans le bleu ciel étoilé du soir, les souvenirs des vieilles pierres du jour...