Figueres, Empuries... - 9 juin 2019 - 80 km - T° journée 22/26°
Après une excellente nuit de sommeil, nous voilà en forme pour partir à la découverte du secteur.
A 8h45, en pénétrant dans la salle du petit déj, nous rencontrons Carmen la propriétaire toute en dynamisme jovial. C’est un buffet varié, en plus nous avons droit à des œufs frais de la ferme, des cerises et des pêches comme on en rêve. Voilà de quoi bien et bonnement nous caler. Cela traînouille un peu au démarrage et il est déjà 10h15 quand Rojo la Grande s’ébroue pour aller au musée Dali.
La route pour Figueres/ras (catalan/espagnol ou castillan) se déroule toute seule tant elle est large, droite, roulante. Elle permet de repérer toute une zone aux commerces multiples. Tous les deux nous avons de lointains souvenirs des routes en Espagne et nous faisons la même réflexion : que cela a changé ! En temps d’enfance, plusieurs fois je suis venue en vacances vers Argelès, Collioure… et je me souviens des expéditions Pastis au Perthus ou ailleurs…
Nous sommes en Espagne mais surtout en Catalogne et du coup, les …as sont plutôt des …es car le catalan est langue officielle. Pas facile, quand on a toujours dit Figueras d’esser enfin scripturalement car oralement il faut euer. Ainsi, les tapas deviennent tapes rt se prononcent tapeu !
Les panneaux pour indiquer où est le musée sont plus que minuscules mais heureusement il y a peu de monde dans les rues et nous pouvons prendre notre temps pour les lire. C’est en entrant dans le parking qui jouxte le musée que nous conscientisons bien la grrrr taille de la voiture. Pas facile les manœuvres avec un tank dans un espace prévu pour des microcars !
On contourne le bâtiment par la gauche ou par la droite ??? Par la gauche, bon l’entrée était à droite mais cela nous permet de repérer divers restos.
Deux tickets en plus, 26 euros en moins et à 11 heures nous pénétrons dans l’antre du Monsieur qui était fou du chocolat Lanvin ! Aux plus jeunes, je conseille d’aller voir au rayon pubs sur Internet pour comprendre…
Les œuvres de Dali ont toutes une certaine forme de folie. Folie des grandeurs, folies des couleurs, folies de formes, folies des mises en scène, folies des répétitions, folies des petits carrés… Ce musée est à la hauteur de toutes ces folies et bien plus car il est aussi théâtre.
En complément des œuvres du maître, il y a des invités. Nous avons particulièrement apprécié, les tableaux d’Antoni Pitxot à base de galets figuratifs. Ami de Dali, directeur du musée jusqu’à sa mort en 2015, il collabora avec lui à créer les 4 géants du patio et une bonne partie de la scénographie.
C’est un musée qui se déguste dans le sens qui vous convient en passant et repassant dans les coins et recoins, en levant la tête pour l’hommage à la chapelle Sixtine, en s’arrêtant dans les escaliers pour dé-visager, en prenant de la hauteur pour visager, en comparant les multiples positions des déesses dorées, en frémissant comme des moustaches se relevant, en clouant, piquant, pointant… Quant aux œuvres, on adooooore, on aime, on admire, on s’interroge, on doute, on déteste, on affreuhise… mais jamais on est indifférent ou sans ressenti. Ce théâtre-musée fut sa dernière grande oeuvre et il choisit d'y être inhumé plutôt que de rejoindre Gala là où elle l'attendait. Sa tombe se découvre au sous-sol.
Nous avons particulièrement apprécié l’expo consacrée aux bijoux daliesquement excentriques mais auxquels je dirai oui tout de suite. Plus nous avancions dans la matinée, plus il y avait du monde et à la fin, cela commençait à devenir un peu limite pour bien découvrir les œuvres. Donc, il vaut mieux venir à l’ouverture, comme en bien des musées…
L'anecdote du jour... Nous croisons 2 dames qui nous demandent si nous pouvons les aider à trouver qui sont les visages sur une litho qu'elles ont prises en photo. On regarde, tous les 4, nous semblons voir Trotsky, Charly Chaplin en dictateur hitlérien, comme elles et ??? Serait-ce Franco, pas vraiment mais qui ??? Nous avions vu cette litho, dans la série Aliyah 1968, consacrée à la commémoration des 20 ans d'Israël - A moment in history. Echange de courriels, nous chercherons après et nous communiquerons le résultat. Plantage total et complet. Il s'agit de David Ben Gourion, lisant la déclaration d'indépendance d'Israël le 5 mai 1948. Il est entouré de deux des personnes présentes à la table !
Deux heures de visite, cela creuse donc allons voir dans la rue à côté du musée si nous trouvons de quoi nous sustenter. Ce sera à la Churraskita pour un économique menu del Dia à 11 euros. Le monde commence à arriver et ce menu disparaît des propositions.
Il est 14h20 quand Rojo la Grande s’extirpe de son parking et prend la route des plages de kite… Entre Empuriabrava et Sant Marti d’Empuries, se trouve le parc naturel des Aiguamolls et Sant Père Pescador. Du coup, exit le béton et vive une dizaine de kilomètres de plage à l’état naturel ou presque car il y a tout de même divers campings en bordure. La pratique du kite y est autorisée à l’année en étant réglementée. La seule période de "foule" se situe entre le 15 juillet et le 15 août. C’est une zone que nous venons humer afin de voir si un jour, nous pourrions l’explorer plus afin d’en faire une nouvelle base de vie. Les avantages du secteur sont nombreux: proximité de la France, de stations de ski, d’activités culturelles des deux côtés de la frontière… L’inconvénient majeur pourrait être un trop plein de vent en hiver qui, s’il peut être bénéfique à la pratique du kite, peut être néfaste à la vivance quotidienne !
La plage est large et longue à souhait. L’arrière pays est joliment montagneux. Les ailes sont de sortie. Le petit hic, c’est la température de la mer en ce début juin, enfin pour nous. Impossible d’y imaginer un bain ! En tous cas, ce coin du monde nous est plaisant et nous y viendrions bien volontiers en hiver pour découvrir comment y est la vie dans un petit village.
Que fait-nous, que fait-nous ??? 15h30, encore le temps d’aller jusqu’aux ruines d’Empuries qui ne sont qu’à 12 kilomètres. En bordure de routes, nous admirons les arbres en forme de bonzaïs géants. Il y a de nombreuses serres en vendant, ces noueux nous plaisent vraiment beaucoup.
Parking à 2,60 euros, guichet à 10 euros pour les 2 tickets et nous voilà au cœur d’un vaste site où seuls 25% ont été dégagés.
Au VIIIème siècle avant JC, les indikètes, tribu ibère, créent un village. Les grecs passent par là et pour développer le commerce, au VIème, fondent Palaia Polis, la vielle ville, puis Néapolis, ruines actuelles. La colonie d’Emporion ou Marché est fondée… En 218 avant JC, lors de la deuxième guerre Punique, les romains s’emparent de la cité et débutent leur conquête de la péninsule ibérique. D’abord cité majeure, puis mineure, elle s’éteint au IIIème siècle après JC. Les romains avaient adjoint une nouvelle grande cité en arrière de la grecque. Jules César en aurait fait une base de repos pour ses soldats. La plupart de ce qui a été excavé est romain. Un petit musée rassemble divers fragments et quelques splendides statues.
Nous sommes restés deux heures à parcourir le site qui fait environ 500 mètres de large et de long, avec un arrêt Coca à 1,50 euro au distributeur proche des toilettes du musée, mon repère fondamental en toute visite ! Il faut tout de même signaler qu'une bonne partie de ce qui est visible est du remontage, de la consolidation...
Le plus impressionnant reste l’imaginaire. Ses portes sont ouvertes par les fragments de murs, de jarres, de mosaïques, de murailles, d’amphithéâtre… Cela m’impressionne toujours de voir ce que les humains des temps passés étaient capables de bâtir principalement à la force de leurs poignets. C’est un lieu que je vous encourage à découvrir, à parcourir…
Cette journée s’en va sur sa fin… faim… Après un passage à l’hôtel, vers 20 heures nous repartons parcourir les rues de Castello, en envisageant un autre resto mais comme il est fermé nous bissons à la Taverna.
Petit tour dans le village, retour chez le Petit Chaperon, la bobinette choit vers 21h30. Match de foot à la télé, c'est la coupe des Filles...
Nous sommes fou du carré de choclat d'avant sommeil... même si pas moustaché en Lanvin !!!