Tuuutttt, il est 5h30, debout les petits loirs, il y un timing à respecter ! Une heure pour se doucher, petit-déjeuner, fermer les sacs, descendre à la réception et voilà le taxi. Cinq minutes et 10 pesos pour rejoindre le terminal, le temps d'un passage par les banos et le bus jaune se met en mouvement à 7h05. Le ticket pour Cachi, à 160 kilomètres de Salta, revient à 58 pesos pp. Epatant cette précision horaire !
C'est lendemain de jour férié et le bus est en version omnibus donc ne cesse de s'arrêter et de prendre des passagers. Il finit par être plus que bondé. A El Carril, quelques professeurs se sont installés dans le bus et des enfants portant des petits tabliers blancs type blouse de chimiste, avec parfois des cartables plus grands qu'eux, ne cessent de monter. Les plus grands s'arrêtent en bordure d'un lycée commercial. En bavardant avec deux des adultes, j'apprends qu'ils vont dans une école en pleine montagne à San Martin. ils y vivent, en communauté, toute la semaine. Ils font le ménage, la cuisine, le jardin... et les enfants ont ainsi la chance de pouvoir consacrer une bonne partie de leur journée à étudier.
La route non asphaltée grimpe, tourne, regrimpe, contourne des montagnettes et serpente aux milieux de beaux paysages à tendance désertique... Vers 9h30, c'est la pause: déjeuner du chauffeur, baños pour beaucoup, achat de friandises par les enfants... Nous ne sommes que 4 touristes dans ce bus. A peine redémarré, le bus re-stoppe et se vide de tous les enfants et professeurs. L'école est au milieu de nulle part et en plus il y a un bon petit bout de chemin à faire pour la rejoindre. Les plus grands prennent les sacs des plus petits qui ne doivent guère avoir plus de 6 ans.
En bordure de route, se trouve le parc national los Cardones, une des zones choisies pour tenter de sauvegarder ce cactus. Une demi-heure avant l'arrivée, les paysages offrent de multiples zébrures colorées, un air de cerro Hornocal.
A 11h30, c'est l'arrêt final à l'entrée du village de Cachi. Nous regardons autour de nous et aucune remise n'est en attente. Il y a un hôtel en proximité mais il ne déclenche aucune envie donc nous maintenons notre idée première d'aller au Cortijo. Les sacs cela fait un moment que vous n'avez guère roulé donc au travail et en pente en plus cette fois... Tiens, le lieu d'attente des remises, hélas aucune n'est disponible, ce sera donc une quinzaine de minutes de marche sous un chaud soleil d'été mais au milieu d'un village des plus charmants. Au passage, un plan est récupéré à l'office du tourisme, de plus une agence d'excursions nous est indiquée. Ouf, l'hôtel, vraiment mignon pourvu qu'il y ait une chambre... super il y a de la place. Installation et hop direction l'agence car plus vite nous saurons s'il y a moyen d'aller à Cafayate demain, plus vite nous serons sereins pour la suite du périple.
Le chargé d'accueil de Turismo Urkupiña nous indique qu'à priori, c'est possible, il faut toutefois qu'il vérifie auprès du Boss si une voiture et un chauffeur sont disponibles. Donc il nous demande de revenir un peu avant 14 heures pour avoir la réponse définitive. Le coût est de 390 pesos par personne. Je demande si nous pouvons payer en dollars et il tique disant qu'à priori il préfèrerait des pesos, mais à voir avec le Boss...
Il y a divers restaurants et bars autour de la place principale et nous en choisissons un ayant des petites tables sous parasol, le comedor El Estribo. Une envie de manger de la viande, ce sera donc un steak et une salade avec un Coca pour 120 pesos. Quand les assiettes arrivent, nous nous disons "Zut, nous aurions dû en prendre un seul" tant les pièces de viande sont géantes. La jeune serveuse nous apprendra qu'elles font 400 grammes !!! C'est délicieux et du coup les assiettes sont presque terminées enfin me concernant avec l'aide du chien du secteur. Deux/trois groupes de touristes déambulent dans les rues après leur déjeuner et remontent dans les minibus pour la suite de leur tour à la journée en provenance de Salta. Cela faisait un peu de monde et petit à petit les rues se vident.
13h50, je file à l'agence pour savoir si avec un brin d'angoisse et une brassée d'espoir. C'est jour de chance, c'est tout bon. Le départ se fera à 9 heures de l'hôtel et l'arrivée est prévue vers 15 heures. Divers arrêts visites sont prévus. Il nous faudra revenir payer entre 18 et 21 heures.
Petit tour dans le village, visite de l'église San José du XVIIIème siècle, arrêts en diverses boutiquettes (boisson, timbres... pour 44 pesos) ou devant les étals du marché touristique, tentative de connexion Internet mais impossible car il y a trop de monde dans l'office et de plus la plupart des ordinateurs ont été transformés en poste de jeux (le gérant nous dit que "tout le monde ayant Internet chez lui ou avec lui maitenant, il n'y a plus grand monde que ce type de service intéresse, le concurent a d'ailleurs fermé"), retour à l'hôtel pour une brève sieste.
Avec une voiture, il y a de nombreuses possibilités d'occupation autour de Cachi, comme parcourir des sites archéologiques et donc de quoi rester plusieurs jours. Nous nous contenterons de celui d'El Tero à un peu moins de 2 kilomètres de l'hôtel. Sans voiture, cela amène à vivre son voyage au rythme des possibles et donc parfois à passer plusieurs heures en un lieu où la plupart des gens ne restent que quelques minutes. Cela nous permet de vivre au rythme du village. Il yen a qui ont le courage de faire du stop, pas nous !
Il fait très chaud en ce milieu d'après-midi. Dès les premiers mères une chienne se joint à nous et nous suivra pendant tout le parcours. Nous passons devant un grand complexe sportif, en fait un centre d'entraînement en haute altitude. Des sportifs viennent régulièrement bénéficier de l'effet "oxygène" des 2 280 mètres du village. Les résultats n'ont pas été probants aux JO de 2012 !!!
La route passe au milieu de lotissements et d'autres chiens se joignent à nous. Pour certains, on dirait des enfants de la première. Ils courent partout, sautent dans le caniveau des égouts longeant la route, bref c'est la fiesta familiale du jour.
Le site est à l'abandon. C'est vraiment triste. Il y a eu un musée, des panneaux, des toilettes... malheureusement plus rien n'est entretenu. Heureusement, c'est gratuit, la cabane du gardien est aussi délabrée que le reste. Il y a quelques vestiges d'anciennes bâtisses rien de marquant. La vue sur la vallée est bien dégagée cela fait un petit point plus à cette balade car sinon cela ne vaut pas vraiment le coup, en même temps cela occupe. Tiens, ici git une vieille 4L abandonnée...
Retour à l'hôtel en compagnie de nos chiens qui rentrent au fur et à mesure chez eux. Peu le temps de souffler car il est l'heure de redescendre payer notre transfert du lendemain et de poster les dernières cartes. Les 180 dollars sont finalement acceptés et nous permettront de parcourir une des plus belles routes du secteur.
Et une énième montée de la colline pour rentrer, heureusement que nous avons d'agréables chaussures de marche légères et ouvertes achetées chez Décath... l'an dernier pour aller en Egypte. Un peu de wifi dans le hall et à 20 heures place au dîner et un peu de wifi à nouveau et dodo vers 23 heures. Une sympathique journée en ce village authentique tout en étant très touristique.