Quand nous émergeons vers 8 heures dans une chambre à 19°, je suis légèrement fiévreuse et plutôt patatrak: aucune envie de sortir. Normalement la chambre doit être rendue à 10 heures, je négocie avec le gérant et il nous autorise à rester gratuitement jusqu'à 11h30. Il faut dire qu'il n'y a que quelques chambres d'occupées en cette basse saison. Le petit déjeuner avalé, c'est repos sous les couvertures en attendant l'heure du taxi.
Un chauffeur de remise vient nous prendre pour nous emmener voir les menhirs et nous déposer au terminal où nous déjeunerons avant de partir. La course d'un peu plus d'une heure est tarifée 100 pesos. Brrrrrr, l'hiver est vraiment là.
Nous arrivons au tertre où étaient les menhirs mais ils ont été déplacés. Cela vaut tout de même la peine de prendre conscience de l'emplacement originel. De ces menhirs, les spécialistes ne savent pas grand chose, ils ont du mal à les dater et à les spécifier. Ils auraient été réalisés par les Tafi. A la fin du XIXème siècle, il y en avait plus de 100, actuellement il n'en reste qu'une cinquantaine. La plupart d'entre eux sont au village voisin d'El Mollar, donc en route pour le musée. Et, ils sont bien là disposés dans un petit espace réservé. Ils ont dû être déplacés car sur leur colline originelle, ils étaient volés. Les plus grands ont plus de 3 mètres et certains sont gravés. Si vous êtes dans le coin, autant venir les voir sinon je mets un bémol à venir jusque là rien que pour eux.
Vers, 13 heures nous voilà au petit snack du terminal à attendre deux belles assiettes de pâtes à la sauce tomate, fort bonnes et bien revigorantes sous ces frimas. Nous avons eu tellement froid que la boisson fut en mode thé, le tout est tarifée 76 pesos.
Le bus part à 13h50 pile et arrive au gigantesque terminal de Tucuman à 16h30. La route passe au milieu de forêts et de paysages différents de ceux vus jusqu'à présent. Les yeux en ont été ravis, ils aiment la variété.
Allez zou, 15 pesos de taxi et nous voilà au Dallas. Au moment où j'écrie ces lignes, nous venons juste d'apprendre que JR (Larry Hackman) est décédé, souvenirs d'une époque où les samedis soirs résonnaient au rythme des foreuses de puits de pétrole.
Installation dans la chambre, je suis toujours patatrak et je tousse à n'en plus finir mais il y a un bon radiateur électrique qui va vite chauffer la pièce et me redonner espoir d'aller mieux d'ici le lendemain. Que la ville est grisounne, heureusement qu'il y a les arbres en fleurs pour mettre de la gaité dans les rues.
Pas très faim, donc nous demandons à la fort sympathique réceptionniste où se trouve la confiteria la plus proche. Il y a une Balcarce un peu plus haut dans la rue, donc... En y allant nous passons devant une panederia alléchante mais nous continuons tout de même - erreur. Bon, il faut dire qu'elle n'a qu'une terrasse extérieure et que le froid est bien présent.
Il est aux environ de 19 heures et c'est la mauvaise heure pour aller en confiteria. Elle est bondée, le service est super long, les serveurs hautains, il faudra plus de 30 minutes pour avoir 2 limonades (excellentes) et presqu'une heure pour une picada que nous toucherons à peine tant nous n'avons plus faim dans tout ce brouhaha incessant. Aller dans ce type de lieu en fin de journée vous plonge dans une activité sociale majeure: les rencontres de fin de journée. A droite, une mamie vient passer quelques minutes avec sa fille et son petit-fils, à gauche des copines trentenaires se montrent leurs achats du jour, derrière un couple de retraités savoure des croissants (media-luna), plus loin des hommes en costume regardent des tablettes ou des téléphones... Bref, c'est un condensé de vie en puissance sonore maxi. En général, les gens consomment un petit-déjeuner ou des sandwichs jambon/pain de mie chauds. D'habitude nous aimons bien être dans cette vivance mais ce soir-là, c'était une erreur, trop de fièvre, de fatigue, de toussotement... bref un plat abandonné quasi intact et 100 pesos en moins dans le porte-monnaie.
Quelques mètres dans la froidure et nous sentons une petite envie de gourmandises ! Donc un arrêt pâtisserie s'impose. Que cet endroit est beau et sent bon. Il y a des dizaines de sortes de gâteaux de la miniature au modèle maxi. La vendeuse est tout sourire et nous sort quelques mots de français. Une de leurs clientes régulières est française et leur a appris un peu de vocabulaire. Bref, nous y passons une bonne quinzaine de minutes à bavarder avec l'équipe et repartons avec 6 mini bouchées et une bouteille d'eau pour 17 pesos. Nous vous recommandons très fortement la panederia Villecco à Tucuman.
Il est 23 heures quand les draps nous accueillent.