Aujourd'hui c'est jusqu'au bout de la grass'mat avec un lever vers 8 heures suivi d'un petit déjeuner copieux dans la belle salle servant pour les cérémonies de mariage, un peu d'internotage en mode bavardage avec la réceptionniste (la même que la veille). Elle me demande quelle est notre destination du jour et quand je lui explique que nous visons Zdar nad Sazavou, elle me dit que c'est très loin et qu'elle n'y est jamais allée ! Cela me reprouve à quel point la notion de "très loin" comme d'autres notions est éminemment individuelle. Ce bel endroit est laissé derrière nous vers 9h45.
Nous passons en proximité des tours du château de Trosky. La route tournicote entre forêts, lacs et collines pour nous mener vers Prachovské Skaly, les pics rocheux les plus célèbres de la région. D'ailleurs leur célébrité se constate dès l'arrivée sur la grand parking à 60 czk !!! Un petit tour aux commodités à 5 czk et contre 80 czk par personne, nous avons le droit d'emprunter les sentiers.
Par lequel commencer ? Le vert, il a l'air sympa. L'inconvénient sera que nous le ferons dans le sens inverse de la plupart des marcheurs qui optent pour le jaune en premier. Du coup, c'est péniblousss par moment quand il faut attendre que 10, 20 ou 30 personnes aient fini de monter d'étroits escaliers ou de les descendre. En plus on a droit aux cris, hurlements, chansons de certains semblant bien alcoolisés en ce début de matinée !
Le lieu est intéressant à découvrir mais beaucoup trop fréquenté à notre goût. Il faut dire que ce secteur est très prisé par les tchèques et autres touristes comme base de vacances. Il y a de nombreux campings, hôtels et autres gîtes dans les environs. Retour à la case commodités et à 12h25 Titinette enclenche le mode Drive (je ne vous ai pas dit, elle est automatique).
Jicin, se situe à quelques minutes et en cette fin de marché propose des centaines de possibilités de parking sur sa place principale. 10 czk sont offerts au distributeur de ticket et il nous annonce que nous pouvons rester jusqu'à lundi matin, cela doit être gratuit le WE !
La ville a des allures modernes du XIXème siècle enrichi et une statue dragonesque nettement plus moderne. Dragons, donjons... l'âme du pays se cache-t-elle en quelque souterrain ?
Tiens une terrasse à l'ombre, celle de l'hôtel Paris, elle nous permet un rapide déjeuner tranquille. La température est du style de celle de notre quotidien donc tout va bien. Toutefois, les locaux ont chaud donc un gros camion orange brumise le secteur touristique.
Il est 14 heures et il est grand temps de partir vers Kunta Hora et son ossuaire célèbre. Nous circulons de trente en trente avec la 32 puis la 38. En fait, l'ossuaire de la chapelle de Tous les Saints est à Sedlec. Nous ne voyons pas de panneaux indicateurs et nous garons à 15h30 devant une imposante église, celle de l'Assomption. Il reste 200 mètres à faire à pieds.
Un peu de terre rapportée du Golgotha fit du cimetière un lieu saint. La grande peste de 1348 y fit déposer environ 30 000 cadavres. Au final, ce sont les os d'environ 40 000 personnes qui servent de composants aux mises en scènes diverses. La plaquette, en français, prêtée à l'accueil (après paiement de 90 czk par personne) conseille de partir à la recherche des signes déposés par le principal architecte du lieu, Jan Blazej Santini-Aichel: lettres gravées... Comme nous n'avions jamais vu d'ossuaire de ce style, cela nous a intéressé tout en nous interrogeant sur le sens de ce mausolée. Jusqu'au peut-on aller avec les os des morts, est-ce à admirer ou juste un moyen de receuillement et de pensées dédiées aux ancêtres humains... En plus, il y avait pas mal de monde rassemblé en ce petit lieu et cela bouscule un peu. Difficile de prendre des photos sans avoir une japonaise pénible qui se plantait devant tout le monde !
La température externe invite à manger une glace et nous optons pour une sorte de sinobol au kiwi à 15 czk. Pas top l'idée car c'est chimico/beurkissime. Un passage par les commodités s'impose contre 10 czk car nous allons pousser plus loin. En effet, nous ignorions jusqu'où nous pourrions aller en cette journée. Finalement, il est encore tôt pour s'arrêter et Zdar nad Sazavou, en fait un village juste à côté Zéléna Hora, est seulement à 75 kilomètres.
A 16h15, la voiture prend la direction contraire de la bonne, les panneaux sont manquants et l'attention moindre. Un petit stop boisson "eau citronnée à 18" dans une station car la chaleur est asséchante et c'est reparti dans le bon sens par la 38 et la 19.
Vers 17h30, la ville est atteinte et oh étonnement fait beaucoup plus grande que l'imaginé. L'imaginé voyait un petit village et le réel est fait de lotissements et de blocs de bâtiments. Première étape le parking du château, fermé, il ouvrira le lendemain à partir de 9 heures. C'est également le parking servant pour aller voir l'église et son si célèbre mur d'enceinte en étoile. On grimpette la collinette ou pas... Ou pas car sur le plan de la tablette, il y a une petite route y menant donc c'est le moment de partir à l'aventure... enfin plus que mini l'aventure...
La petite route nous permet de nous garer juste devant l'église de Saint-Jean Népomucène (il y a 5 places) et d'entrer dans l'enceinte. Apparemment, elle reste ouverte plus tard que l'église pour permettre aux gens de venir se recueillir sur les tombes. Il est, donc, possible de faire le tour en tout petit comité et en moment de silence convenant bien au lieu.
Où dormir ? Je n'avais pas vraiment envisagé ce lieu comme base de nuit, donc aucune adresse en stock. La tablette nous indique un hôtel local en toute proximité, il suffit de continuer la petite route pour rejoindre une plus grande et le Grunt devrait être là. En 5 minutes nous y sommes et décidons de rester bien que ce soit plutôt basique et presque limite mais ce lieu offre l'avantage d'une hyper proximité avec notre centre d'intérêt du secteur. Donc demain matin, nous pourrons y être à l'ouverture.
Il fait décidément très soif et c'est le moment de tester, installé dans le petit jardin, le soda local: le Kofola, il est en promo à 25 czk le grand verre. Cela restera une expérience unique car nous avons un peu de mal avec le goût. Deux policiers arrivent, parlementent avec le patron et partent se garer devant l'hôtel avec leur radar...
Pour le dîner du soir la carte est en tchèque, personne ne parle l'anglais donc mon baragouinage russo/germanique va tenter de nous aidouner. Le patron me demande de le suivre dans le jardin et me montre un fumoir. Il y a plein de poissons dedans et quelques morceaux de viande. Du coup ce sera truite fumée... Plus facile que la tentative de traduction première. Il y avait bien un guide avec traductions et photos de plats dans la chambre mais un petit coup de paresse... Et ce fut une top bonne idée gourmande.
C'est parti pour tenter de dormir vers 23 heures mais... cela va être difficile à réussir car une odeur terrible (c'est la même qu'en Suisse) commence à titiller puissamment nos narines et vu la température, impossible de fermer les fenêtres. En plus, il y a des grogneurs dans le coin, peut-être des cochons. Bref, la nuit fut légèrement difficile d'autant plus que les matelas étaient très fins et la planche en bois/sommier plutôt dure.
Une agréable journée toute en variété nous permettant d'allier nature, os et forme spécifique. Le petit bémol, un peu trop de monde parfois pour en profiter pleinement.