C'est parti en direction de la ville romantique, vers 9h30, il y a moins d'une centaine de kilomètres à faire... Malheureusement la météo est loin d'être romantique car il pleut mouillé tout plein beaucoup au moment du départ.
Ce côté du lac a été choisi car il nous permettait de faire le tour par le grand bord avec l'espoir de bénéficier de belles vues. Malheureusement une bonne partie de la route est sous tunnels plus ou moins ouverts et sans vue. De plus il y a très peu d'endroits prévus pour s'arrêter et admirer le lac. En même temps la vue, avec cette pluie...
Le programme envisagé nous emmenait directement à Vérone sans faire d'arrêt. Mais arrivés à Desenzano del Garda, à l'opposé exact de Riva, c'est bouchons et bouchons. Ce samedi 26 juillet semble être un jour de grand départ. Du coup adaptation du programme et direction Sirmione, la petite ville sur une mini presqu'île, surtout que le soleil est arrivé et qu'il y a peu de monde en cette direction...
A 11h33, Titinette trouve une place dans le parking à l'entrée de la ville. Il lui a fallu 2 heures pour parcourir 67 kilomètres.
Sirmione est connue pour sa forteresse et son côté bout du monde. Des ruines romaines atteste de son occupation depuis de nombreux siècles. Bon, les ruines seront zappées car il y avait trop de monde dans le secteur, peut-être qu'on aurait dû y aller quand même.
Monde, foule, désagréabilité maximum sont les maîtres commentaires illustrant la visite de la forteresse d'entrée à 4 euros par personne. Cela circule dans tous les sens et comme parfois les passages sont étroits, il faut s'imposer pour passer sinon on attendrait toute la journée que quelqu'un veuille bien se dire "Dans le sens de la montée cela fait un moment que cela passe, donc laissons les descendre !!!". Une petite forteresse permettant quelques belles vues mais sans en faire un lieu marquant.
Un tour dans les rues au milieu de trop de monde et surtout en zone myckeychinoiserié. Les magasins de "souvenirs" alternent avec les glaciers et les restos. Du coup, le charme du lieu est perdu. C'est le genre de coin où il vaut mieux éviter de venir en été.
Il fait faim, il fait soif, donc une table dans un des restos pour manger une pizza correcte et une salade. Glace ou pas ? Et vous serez surpris d'apprendre que ce fut "ou pas" car les ventres étaient bien pleins et la gourmandise... diront certains. Déguster un mets apprécié, est-ce de la gourmandise ? Je dis non. C'est la joie de s'accorder un instant de titillements papillaires et c'est important d'entretenir l'efficacité de ses sens.
Vite, vite la sortie de la ville, les commodités, le parking à 6,6 euros pour moins de 3 heures et filons sur la route de Vérone. Là, c'est stupéfaction car il y a des centaines de personnes arrivant à pieds depuis le début de la presqu'île, soit 2 kilomètres, avec jeunes enfants, poussettes... Tous les parkings sont pleins et la police a fermé l'accès. Nous qui trouvions qu'il y avait du monde, l'après-midi a dû être overfoulesque !
Madame Conduisette nous mène à l'autoroute, les bouchons ont tous sauté. Un peu cherro, 4,80 euros, pour quelques kilomètres. La ville est accessible par d'autres routes mais lorsque nous approchons d'une grande zone urbaine, nous optons pour l'autoroute, en général moins complexe à emprunter. Ensuite, à partir de la sortie sud, la vieille ville c'est tout droit. Le tout moderne parking de la Citadelle a encore quelques places vides faciles à trouver. A chaque emplacement un voyant lumineux vous indique si c'est libre en vert. Ils facilitent le repérage des places disponibles.
Le ciel se recouvre, hésitation - coupe-vent ou pas ? Un peu d'optimisme... ou pas donc. Un premier tour nous conduit aux arènes au ticket d'entrée plus que prohibitif à 10,50 euros pour le peu à voir. A cette époque de l'année, il y a un festival et une bonne partie des arènes est bloquée par la scène. D'ailleurs un décor s'y monte et ce soir Turandot de Puccini s'y joue. Il y a des places libres à tous les prix entre 24 et 240 euros. Sur la parvis des arènes, il y a des dizaines de grosses pièces de décor car tous les soirs ou presque l'opéra change...
Le ciel se couvre et devient menaçant donc il devient urgent de retourner chercher de quoi se protéger et en plus il faudrait songer à trouver un toit pour ce soir. Cela pleut dru mais tant pis, il est plus de 16 heures, il faut chercher...
En proximité du parking et donc de l'entrée de la vieille ville, Internet nous indique 4 hôtels. Le premier est complet, le second aussi - de toutes façons aucun des deux n'aurait été dans nos prix. Pourvu que le troisième... Ouf, il reste une chambre et une place à 9 euros dans le parking pour une petite voiture. Cela tombe bien car en matière de picola voiture, on a ce qu'il faut...
Il pleut, pleut, pleut... jusque vers 18 heures. L'accalmie nous permet de sortir et pas très loin en ligne droite en sortant de l'hôtel, il y a un monument des plus intrigants à voir. Pourquoi, car c'est un vrai monument annonçant quelque chose d'imaginaire, donc comment peut-on faire du vrai à partir d'un fait totalement inventé ??? Ahhh, les autorités argentifères sont prêtes à tout quand il s'agit de faire dépenser le touriste ébloui par une aura romantiquesque.
C'est une histoire mythique qui s'est développée au fil des siècles et dont le nom aujourd'hui célèbre lui fut donné en 1530 par un certain Luigi da Porta, semble-t-il. L'écrit franchit les frontières et de traductions en traductions devint plagiat sous forme de pièce de théâtre. Vous voyez de quoi je parle ???
L'intrigue du célèbre William se passe à Vérone (ce ne fut pas forcément le cas dans les anciennes versions). Deux familles dont une pourrait avoir vraiment existé se haïssent... et à la fin les deux jeunes amants meurent.
Donc, j'ai envie d'aller voir à quoi peut bien ressembler la tombe de l'inventée Juliette... Monsieur Madikéra refuse de payer 4,50 euros pour une grugerie.
La chose se trouve au musée des fresques Cavalcaselle. Une chasse au trésor est organisée pour le touriste en peine de fausse tombe. Il est obligé de passer par divers méandres en salles à thèmes variés et devant quelques belles fresques en phase de restauration (par rapport à elles, je ne regrette pas ma dépense) avant d'atteindre la petite cour et l'entrée de la crypte. Et là, une première salle avec quelques dalles quasi illisibles puis une seconde avec un caveau vide. Un gardien veille sur le tout. Je me dis "Allons-voir jusqu'au va l'arnaque" et lui demande "C'est le tombeau de Juliette". Il me regarde et peut-être a-t-il perçu l'ironie dans ma voix ou mon regard et du coup refuse de tomber dans le piège en me répondant "Juliette, c'est une légende donc cela ne peut pas être sa tombe !!!" J'enchaîne et "Le caveau, il vient d'où ?" Il me répond que c'est un caveau récupéré dans une église pour faire d'époque. Et les tombes... Il se pourrait qu'elles soient liées à la famille Capulet mais c'est loin d'être certain. Je n'ai pas osé lui demander ce que cela lui faisait d'être gardien d'une tromperie. Et vous verrez demain qu'en ce domaine Vérone va plus loin...
Finalement, c'est rassurant de voir que nous ne sommes pas entourés que de menteurs, d'affabulateurs ou d'arnaqueurs...
Un tour dans les rues marqué par deux hésitations d'abord celle de la météo: pluie ou pas et la nôtre Turandot ou pas ? La première ayant tendance à vouloir jouer dans l'affirmative la seconde deviendra ou pas... Nous sommes peu amateurs d'opéras et ce qui me freine le plus à aller en voir un, c'est de devoir restée assise sans bouger pendant un certain temps. En plus, cela aurait été dans le frais, sous une petite pluie par moments...
Un bon dîner à la Cantina au milieu des futurs spectateurs tout en étant spectateurs du spectacle des clients du restaurant, un tour dans les rues, une excellentissime glace, une oreille tendue sous les arches pour entendre un faible murmure comme d'un fantôme d'opéra et direction l'hôtel sous une petite pluie fine...
Une décision définitive est à prendre: route sud vers les Cinque Terre ou pas ? Comme, nous devons passer en Drôme provençale, c'est finalement ou pas... Cette décision, je vais amèrement la regretter et pester contre l'information non parvenue à temps et qui aurait changé la donne. Mais, la vie est ainsi faite...