Vole, roule et tisse vers un beau roc
Quatre heures de route depuis la vallée des Anges officiellement nommée de la Fensch et Titinette se gare dans la courette qui va lui servir de lieu de repos pendant qu'une autre voiture prendra le relai.
Il est des amitiés nées au cœur des années phares d'une vie ne s'émoussant jamais. Même si pendant la période de concrétisation, ou pas, des rêves de jeunes adultes les liens se sont distendus. C'est un peu comme si au moment du pré-bilan de vie Internet nous avait porté moyen de retisser ces liens et de constater que certains étaient toujours des appuis. C'est dans la courette d'une de ces personnes que Titinette a trouvé refuge.
Nous arrivons à l'aéroport vers 17 heures et en quelques minutes les sacs sont enregistrés et les cartes d'embarquement empochées. Nous avons été raisonnable car ils pèsent moins de 20 kilos chaque.
Un petit tour dans les boutiquettes de l'aéroport, un jus de pommes malheureusement à bulles pour étancher une soif intense, des Tucs pour grignoter en vivant le trop lent déroulement des minutes d'attente, un Bounty non mangé et partant en voyage avec nous… Comme bien des gens nous avons horreur de ces heures qui finissent par doubler le temps de vol mais n'ont aucun sens.
L'embarquement commence à partir de 19h30 et est plutôt pas mal organisé. La première impression dans l'avion est bonne car les sièges sont plus larges que ceux qui m'ont transporté de Martinique à Paris, il y a quelques jours. Le décollage s'effectue avec un léger retard à 20h48 mais sera rattrapé en vol et même plus puisque nous arriverons en avance.
Le plateau dîner propose un bœuf carottes mangeable et un gâteau léger aux pommes correct. Vin et boissons diverses font passer le tout.
L'écran est large mais le choix de films restreint. Nous regardons le dernier Hobbit et moi un film "Je pleure quelques larmes tant il est topissimement émo-snifsnif". En ingrédients de base, vous trouverez un beau cow-boy, une jeune étudiante toute jolie, une histoire d'amour comme on en rêve (enfin presque je ne vais pas tout vous dire), un fond culturel… Bref, je vous recommande "The longest ride ou Chemins croisés" pour vos prochaines longues soirées d'hiver si vous appréciez ce genre d'histoires.
Nous avons réussi à dormir. En plus, il faisait chaud dans l'avion donc aucun besoin des couvs et pas de rhume en cadeau de bienvenue !!!
Nous atterrissons à 5h15 sous une température d'à peine plus de 4° et sortons avant 6 heures avec les bagages. Le chauffeur est là et nous sommes 6 à être attendus. Mais nous partirons seulement à 6h30 avec le jour levant. Cela nous laisse le temps de récupérer des dollars namibiens au DAB (après avoir compris que le plus simple était de prendre "quick money") et de changer 300 euros.
Pas de chance pas le moindre animal en vue le long de la route !!!
On dépose 2 personnes dans une Guest House, dans quelques jours nous les recroiserons lors d’un dîner. L'arrivée à la location de voiture se fait vers 7h30. Nous sommes 2 couples à louer. La jeune fille qui fait les documents est peu souriante et limite un peu sèche en cette heure très matinale. Il est une vérification que je n'ai pas faite sur le coup, celle du coût journalier donné en euros sur le devis et là en dollarsN et du coup à l'arrivée, le calcul nous amène à une différence de 5 euros par jour… Donc, vous avez intérêt à demander un devis en dollars namibiens.
Le paquet d’accueil promis par Cardboard Box (car nous y avons fait plus de la moitié de nos résas) contient des cartes, le double des vouchers et une carte Sim Téléphone pré-payée. Cela sera bien utile car nous devions en acheter une.
Un film nous est montré pour nous faire bien peur et nous inciter à rouler prudemment, voire lentement !!! Il y a aussi une carcasse de voiture dans la cour… Allez, tremblez touristes car à la moindre imprudence…
Quand nous voyons la voiture, nous sommes ababa et disons "Gigantissîme". Elle est beaucoup trop grande… bref, elle me fait un peu peur par sa taille.
On fait le tour, on nous explique le tout, nous donne la glacière et le compresseur. Il y avait une pelle et une balayette dans l'habitacle et le chargé d'explication les a enlevés et je n'ai pas été assez vigilante sur le coup. Zutos, il faudra en racheter. Le plein est fait et voilà nous pouvons partir. Cela a été plutôt vite et nous n’avons pas forcément enregistré toutes les consignes et infos !
Il est 9h30, quand madame Conduisette nous annonce de sa belle voix chantante "Prenez la prochaine route".
La ville nous apparaît grande et moderne dans ce secteur et le trafic est important. Du coup nous ne ferons aucun stop et partons très vite à la recherche de la B1. Les courses se feront plus loin. En effet, peu de réserves sont nécessaires puisque les repas du soir se prendront dans les hébergements.
Premier arrêt au Spar d'Okahandja vers 11 heures et premier constat confirmant les pubs vues lors de la prépa c'est très comme en Europe. Les achats de base sont faits: eau, chips, biscuits… bolinos… bouteilles d’eau, cubi de 5 litres d'eau que nous garderons jusqu'au bout au cas où… Cela nous semble plutôt cher (300 dollarsN). La voiture a été bien gardée par le premier de nos hommes parking officiels car en uniforme.
Deux stops pique-nique et repos seront nécessaires car la fatigue commence à poindre ses signes avertisseurs. Pain, pastrami et pommes, on se croirait en Autriche l'an dernier. C'est au moment de manger que l'oubli d'achat de boisson est constaté. Heureusement il y a de l'eau...
Nous ne voyons guère d'animaux nous indiquant que nous sommes en Afrique: quelques singes, des phacochères, des oiseaux et des fourmilières à foison. Mais les premiers panneaux triangulaires à contenu jamais vu sont joyeusement pixélisés. Cela va être la pêche au panneau tout au long du voyage et il en est un que nous n'avons jamais vu. Dans 22 jours de carnet, vous en déduirez lequel...
La route est bonne et bien roulante. Il y a très peu de monde. En conduisant à gauche, monsieur Madikéra se rend compte qu'il faut tout le temps être vigilant car les réflexes sont piégeants.
La voie est bordée d'un paysage broussailleux et aux petits mornes dépassant par endroits. Il y a toujours un petit quelque chose à regarder. Nous arrivons à 13h50, dans notre ferme d’accueil, en pleine nature.
La question est souvent posée de savoir si on peut prévoir ce genre d'étape le jour de l'arrivée. Notre réponse est Oui, en prévoyant des arrêts dès que la fatigue s'annonce. C'est super facile car il y a plein d'aires pique-nique le long de la route…
L'accueil est sympa. La chambre a une belle vue et c'est l'instant repos. La fin d'après-midi est consacrée à un peu de marche dans les environs pour se dégourdir les jambes, en compagnie des chiens de la propriété. Le chemin vers le waterhole est introuvable. Pas grave, il est à sec et donc avec aucun oiseau d'après le jeune homme nous ayant accueilli. Monter à la colinette derrière la ferme pour agrandir le point de vue ne nous tente guère. La journée se termine par une admiration du rouge coucher de soleil sur les picounets du lointain… Il descend bien vite…
Par contre, j'aurai apprécié pouvoir faire laver le linge des derniers jours et du voyage mais impossible car la propriétaire refuse de rendre ce service aux clients (même en le payant). Bon, le jardinier qui a entendu ma demande me dit que son amie pourrait peut-être ce soir mais il ne sait pas vraiment. Du coup, je décide d'embarquer toute cette vêture peu sale, donc ne nécessitant pas un profond lavage, avec moi dans la douche et fait à l'ancienne avec mes pieds… Le balcon permet de pendouiller le tout (nous emportons toujours des cintres et des pinces à linge en voyage) et comme il y a un léger vent avant la nuit l'égouttage est terminé et le séchage se terminera dans la journée du lendemain.
Le dîner est servi à 19 heures. Dans ce genre d'hébergements – guests farm – nous découvrirons que le dîner est servi à heure fixe entre 18 et 19 heures. Nous nous attendions à voir les propriétaires de la ferme et en fait nous ne voyons que des employés. Cela tient plus du petit hôtel que de l’accueil à la ferme.
Nous sommes seulement deux couples à dîner et loger en dur. Il y a aussi 3 véhicules au camping.
C'est la première Windhoek et ce ne sera pas la dernière de cette bonne bière de soif. Au menu: soupe aux pois cassés, crêpes à la viande et aux haricots, tarte légère aux pommes et tisane. C'est à la fois très copieux et bon mais guère dépaysant comme cuisine !
Un peu d'internautage pour faire savoir aux parents, amis et alliés que nous sommes bien arrivés conclut notre soirée. Le wifi ne fonctionne que vers le resto. En rentrant au bungalow, nous admirons le feu de bois externe servant à chauffer l'eau.
A 21 heures, les yeux se ferment car nous sommes bien fatigués. GRRR des lampes de sécurité illuminent la chambre !!! Comment les débrancher ??? En coupant le courant…
Les yeux se ferment sur une journée s'étant fort bien déroulée...