Comme un Cheetah File le jour tranquille
Il est 7 heures et le réveil chantonne pour nous pousser à partir vivre notre première vraie journée de voyage. Qu'allons-nous faire, à cette heure c'est ???
La température est agréable avec ses 19°8. Nous nous disons que si cela reste comme cela ce sera super agréable à vivre. Malheureusement les si optent parfois pour la contre version de l'envisagé…
Le petit déjeuner est disponible à partir de 8 heures et c'est un bien grand buffet qui est prévu pour 4. Alors que faisons-nous aujourd'hui ???
L'option première prévue pendant la prépa était d'aller randonner sur le Waterberg. Mais en ce matin, aucune envie de marcher. En plus, il y a une dépose à prévoir à Otjiwarongo car pas moyen d'entrer en contact avec le récipiendaire. Du coup, l'option seconde prend le dessus et ce sera Cheetah Conservation Fund. Nous sentions bien que voir des félins dans la nature risquait d'être difficile et nous sommes dits "Au moins, comme cela nous aurons au moins vu des guépards". De plus, cette option ne nous semblait pas nous mener dans un zoo ou un lieu d'exploitation animale.
Monstrounette se met en route à 9h40, nous arrête à Otji pour un petit stop qui me permet d'admirer de jolis petits objets en fer et perles, les plus beaux vus en ce voyage. Si vous envisagez un stop dans le coin, nous vous recommandons la guest house Hadassa à l'entrée de ville.
J’en profite aussi pour commencer ma collection de panneaux triangulaires…
Sur la route menant au CCF, je prends les commandes de la voiture et me teste à la conduite à gauche. Cela fonctionne bien. Certains réflexes, par contre, seront présents pendant tout le séjour comme celui de lancer les essuie-glaces à droite du volant pour tourner !!!
La voiture est parquée vers 11h30. Le tour de la fondation est tarifé 180 dollars ppersonne et c'est Christophine qui va nous guider. Ce tarif comprend le feeding.
La présentation de la fondation et de la ferme attenante dure environ 1 heure. Dans notre groupe d'une dizaine de personnes, il y a une fillette de 3 ans et ce fut très impressionnant de voir comment certains guépards la regardaient et en auraient bien fait leur déjeuner !
Les animaux arrivent au centre très jeunes pour la plupart quand leurs mères est tuée et certains y resteront toute leur vie. Les espaces de vie semblent plutôt grands. Ils sont une quarantaine en ce moment et nous n’en verrons qu’une quinzaine.
Une partie du temps est consacrée à l'explication du programme d'implantation des kangals ou bergers d'Anatolie. Ces chiens sont donnés aux éleveurs pour protéger leurs troupeaux et depuis le développement du programme, les cheetahs en liberté sont passés de 2 000 à 3 000. Lorsque les chiots naissent des chèvres et moutons sont placés en proximité de la mère pour que les naissants les voient et enregistrent qu'ils font partie de leur famille. Ainsi, se développe leur instinct de protection de ces animaux.
Nous en verrons un dans une ferme malheureusement au chômage car à cause de la sécheresse les animaux d'élevage ont tous été vendus l'an dernier.
L'autre programme d'aide au retour consiste à faire des bûches combustibles (bushblok) à partir des épineux poussant dans les savanes herbeuses, terre de vie du guépard, le plus ancien des grands félins d'Afrique apparu bien avant les premiers lions, il y a environ 4 millions d'années. En quelques décennies, les humains en ont décimé 90% et aujourd'hui il en resterait moins de 10 000. Sans sauvegarde, ce coureur le plus rapide sur Terre avec une vitesse de pointe pouvant dépasser les 100 kilomètres heure, s'éteindra d'ici une vingtaine d'années. Il n'a plus beaucoup d'espace où courir se mettre à l'abri des décisions humaines. C'est un animal dont le territoire, que les humains lui concèdent, se réduit de jour en jour et donc ses facilités de survie diminuent à proportion.
Les fermiers les détestent car ils apprécient les animaux de troupeaux d'élevage très facile à chasser. Du coup, les guépards sont éliminés des terres, un peu comme le loup (par exemple) le fut en son temps en bien des pays d'Europe. Et là, j'en viens à un commentaire entendu chez certains "Les européens, américains… nous reprochent des choses qu'ils ont faites avant nous et parfois encore plus massivement. Ils se sont arrogés ces droits mais pour nous c'est interdit par eux. Au nom de quoi ???"
Il n'est pas toujours facile de comparer des époques historiques différentes et croire que les abus du passé doivent devenir leçons pour le futur est bien souvent un leurre. C'est l'éternel conflit de génération sous forme de conflit de développement de pays ou civilisation.
La visite nous laisse le temps de déjeuner avant d'assister au feeding ou nourrissage d'une partie des guépards présents en la réserve. En tout ils sont quarante. Certains n'en repartiront jamais et d'autres sont entraînés pour être relâchés à plus de 10 ans et passer leurs dernières années de vie en liberté. Les mâles et les femelles sont séparés car leur reproduction est interdite en captivité.
Le déjeuner est super bon, en particulier la feta maison chaude et c'est à nouveau Christophine qui s'occupe de nous. La polyvalence est de mise en ces petites structures.
Le feeding commence à 14 heures avec la présentation des gamelles et l'explication de la façon de se nourrir. Le guépard est un animal propre qui aime manger dans un contenant et non dans la poussière.
Soudain, Laurie Marker fondatrice du CCF sort d'un bâtiment, dit quelque chose aux jeunes chargés du feeding et nous sommes invités à venir voir une opération. Une des guéparde résidente et qui ne pourra pas être relâchée est en train d'être stérilisée. Donc, direction le bloc opératoire et bavardage avec Laurie pendant que nous suivons l'opération à l'écran. Voir cet animal allongé sur la table avec 4 personnes autour m'a permis de prendre conscience de sa taille !!! J'ai été gênée par le modernisme de ce bloc dédié aux animaux quand autour certains secteurs sont loin d'avoir l'équivalent pour les humains.
Retour au feeding avec du zèbre au menu du jour. Cela croque, mâche, avale… sauf pour un malheureux vieux guépard qui a beaucoup de mal à manger le zèbre filandreux. Le pauvre n'arrive rien à avaler et pourtant le morceau le plus tendre lui a été donné. Il donne l'impression de s'étouffer et se bat désespérément pour tenter d'en avaler un peu.
Nous terminons par la visite du musée, un peu vieillot mais avec un joli tableau de l'évolution des félins.
A 15 heures, Monstrounette reprend le chemin de l'écurie du jour sous ma conduite maintenant en confiance. Un arrêt au Shoprite d'Otji nous permet de compléter les réserves et d'acheter une paire de chaussettes en bouclette type avion pour monsieur Madikéra en guise de chaussons de chambre (10,99 NAD). Nous avons 3 paires de chaussures chacun: les grosses de marche, les intermédiaires de marche et les sandalettes confort ouvertes. Aucune ne convient bien aux déplacements en chambres et pieds nus il fait un peu frette, donc rien de mieux que des chaussettes bouclettes.
Pour vérifier notre conso, le plein est fait à 11,25 le litre de New Diesel et nous indique une base de 10 litres aux 100. Monstrounette se gare devant la cheminée externe servant à chauffer l'eau à 17 heures.
Les activités du soir prennent leur rythme vacances: regard sur le coucher de soleil moins beau que la veille, lessive du jour, douche… et dîner. La découverte du kudu est au menu et nous ravit.
Ce soir nous sommes 6 dans l'espace dédié aux repas. Il est ouvert mais comme les toits descendent très bas, il y fait une agréable température.
Internet est en mode absent… Absente également l'envie de traîner, du coup à 21 heures, je coupe l'électricité sous une température intérieure de 20°. En externe, on doit être dans les 10 maximum.
A part les cheetahs, nous n'avons vu aucun animal nouveau et les yeux s'endorment en entedant encore leurs petits miaulements...