Passe vers une fontaine de rupestres gravures
A 6h20, c’est levage des couvertures sous une température de 14°9 dans la chambre. Dehors, la température est descendue à 4°.
Une douche de chat à l’eau froide et zou petit déj. Très peu de réponses à nos hello du matin du côté des malotrus, finalement je me demande si ce n’est pas nous les malotrus à les embêter en leur disant "bonjour". Cela ne se fait peut-être pas dans cette partie du monde, tout est peut-être à l’envers ???
Le petit déjeuner est bien revigorant et Monstrounette s’en va sur les routes à 8h20. Nous avons renoncé à aller voir un faux/vrai village himba et les petroglyphes de Peet Albert, dont celui de la plus grande girafe du pays. Cela restera un de mes petits regrets. Elle ne va pas loin avant son premier arrêt. A la station de la sortie du village, il y a un DAB et celui-là accepte toutes les cartes mais leur donne un maximum de 1 500 dollarsN.
Nous allons à Khorixas en passant par la montagne et Twyfelfontein. La C40 nous permet d’atteindre vers 11h30 la Grootberg pass et ses plus de 1 500 mètres d’altitude. La route est fort belle au milieu des montagnes mais parfois un peu trop tournicotante à mon goût.
Très peu d’animaux sont visibles à part des troupeaux d’élevage. Au croisement avec la C40, nous apercevons une voiture chez le réparateur de pneus… La vitesse moyenne de conduite est en proximité de la vitesse maximale autorisée. Sur les routes en gravel, en-dessous de 70, c’est Yop la Boum, Boum, Boum tu fais des bosses sur la tôle ondulée. Par contre, dès que tu dépasses les environs de cette vitesse tu files sur un tapis sans trop filer pour ne pas voler !
Nous voyons un monsieur sur un charriot nous faire un drôle de signe avec une main près de la bouche, puis un autre et enfin mon cerveau se rappelle la prépa et le fait qu’il arrive parfois qu’on demande de l’eau au passant. Nous nous disons, le prochain nous lui offrirons une bouteille... mais il n’y eut point de prochain.
Le long de la route s'observent des petits villages à l’habitat allant d’en dur semblant confortable à la case en tôle rouillée et percée. La plupart sont équipées d'une parabole télé. Abondance, pauvreté, misère se côtoient. Globalement parlant les bords de route sont très propres et peu de papiers cannettes les jonchent, même si par endroits ces détritus font tas. Il n'est pas forcément facile de ramasser les déchets en un si vaste pays ! Il y a des épiceries, des réparateurs de pneus, des écoles...
A 12h20, Monstrounette s’abrite sous les canisses du parking du site de la Fontaine Hésitante (nom donné par le fermier qui s’installa dans le coin vers 1948) et le gardien nous fait signe et nous dit qu'il garde bien les voitures. Un peu avant l’entrée du site nous avons vu le musée village Damara et nous disons que peut-être si nous avons le temps finalement nous ferons un stop dans un de ces musées vivants…
L’entrée est à 70 ppersonne et nous sommes regroupés avec 4 suisses sous la houlette d’une guide. Il y a un flot relativement permanent d’arrivants donc c’est parti d’un bon pas pour le plus grand tour. Quelques explications sommaires sur les petroglyphes, un bref temps d’arrêt aux divers points car il y a d’autres groupes avant nous et d’autres derrière. Et c’est terminé en 1 heure. Le site semble avoir fait l'objet d'éboulements il y a fort longtemps, bien avant la venue des glypheurs car les pans travaillés sont tous bien verticaux. Cela m’a énormément déçue et frustrée de visiter le site dans ces conditions de presse et de queue leu leu, de ne pas avoir le temps de bien regarder les détails, de s’inspirer du lieu… Comble, nous n’avons même pas aperçu le rocher Lion, décidément les félins et nous, il faut dire que c’est au soir que tout à coup je m’en suis souvenue !!!
Quelques mots, sur ce site, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, environ 5 000 pétroglyphes individuels sont répertoriés et sont œuvre des bergers (bushmen) "sans" vivant dans la région il y a plus de 1 000 ans. Les premiers gravages dans le grès rouge auraient 10 000 ans. Humains et animaux sont représentés en diverses tailles et situations. Certains pensent que le site pouvait servir "d’école" pendant les initiations. Aujourd’hui il n’y a plus de "sans" dans ce secteur mais des damaras et c’est pour cela que nous sommes dans le Damaraland.
La visite terminée les suisses s’enfuient tout droit sans même saluer la guide ou lui laisser un pourboire ! Vu qu’il est près de 14 heures, nous buvons un Fanta orange et grignotons dans la voiture et 10 de der pour le gardien du parking. Détail sympa dans le bâtiment servant d’accueil: l’utilisation de vieux fûts en métal comme élément majeur de décor. Avant de partir, j’ai failli acheter un hippo bleu en perles mais dommage, ils n’étaient pas très beau et plutôt cherro à 200 dollarsN.
Allons voir ces orgues basaltiques qui font mur sur une centaine de mètres. Nous y arrivons et tombons sur une scène de disputes. Nos suisses crient à l’arnaque et disent qu’il y a tromperie sur la marchandise et que c’est honteux de faire payer pour voir cela… Cela s’agite et nous ne pouvons accéder au site. Bon, nous y renonçons, inutile de perdre du temps à être témoin d’une bagarre.
Direction le musée vivant damara. Finalement, nous nous sommes décidés à aller voir bien que l’hésitation fut majeure. Ce genre de lieu ne peut qu’être faux car il s’agit de professionnels en représentation. Mais comme dans toutes les pièces de théâtre, il peut y avoir du bien joué et du moins bien… La pièce commence à 14h35 et se terminera à 15h10 et est tarifée 80 dollarsN ppersonne.
Un jeune homme va nous servir d’accompagnateur. Il nous explique le fonctionnement du village et nous emmène en divers ateliers : cuisine, pharmacie, jeu…
On a l'impression que les gens sont complètement relâchés et n'ont guère envie de s'investir dans les activités ou représentations en ce milieu d’après-midi. Il faut que notre jeune guide insiste pour que les autres s'activent et encore – après divers appels pour la pharmacie, c’est lui qui nous dira à quoi servent quelques plantes. Cela nous donne l'impression de les gêner...
A deux, ils allument un feu et presque tout le monde vient pour une démonstration de chants et danses durant un peu plus de 5 minutes. Cela ne nous donne guère envie de nous attarder ou d’acheter une des bricolettes exposées !
Il est vrai que nous n’étions que 6 au moment de la représentation et que cela n’aide peut-être pas à se motiver. Il peut aussi être difficile d’exercer ce métier d’acteur tout au long de la journée, de la semaine, de l’année… Parfois, l’envie de jouer doit être moindre !
Je voulais voir un de ces musées. C’est fait et terminé. Le jeune guide aura un pourboire car il a tenté de motiver les autres…
Il reste encore du chemin à faire… Madame Conduisette dit à droite mais un panneau dit à gauche par la D2612. Doit-on toujours obéir à ce qui a été programmé d’avance ??? Allez partons à l’aventure et oublions la forêt pétrifiée, certains disent qu’il n’y a guère à voir… Si c’est faux qu’il y a tout plein à voir, inutile de venir nous faire émerger des regrets. D’avance merci…
Cela va rallonger le chemin mais la route est très belle, donc cela vaut le détour !
Voilà l’entrée du lodge à 17 heures. La portière nous dit d’aller à l’accueil et l’accueil de retourner à la porte car notre clef nous y attend, en effet elle allait fermer le bureau… Le bungalow est super grand pour deux et de bon confort.
Le dîner se prend à la carte dans une salle à manger que nous partageons avec un groupe de français tout en hurlements et rires. Parfois, il est des gens pensant que ce qu’ils disent est si important que la tente au fin fond du camping doit l’entendre !!!
Nous échangeons quelques commentaires de touristes en virée et apprenons que la voiture en train de se faire réparer un pneu, c'était eux. Ils en sont à leur deuxième crevaison.
Ce sera sans dessert car il n’y a que des glaces et le froid ambiant ne nous donne guère envie de nous glacer intérieurement. Je sais c’est une grave erreur aurait dit Grand’Maman. Comme toute russe, elle avait appris à boire chaud quand il fait chaud et à manger froid quand il fait froid, donc de la glace en hiver. Il faut habituer son corps aux conditions externes pour limiter les différences et mieux vivre le froid ou le chaud, répétait-elle.
C’est le 4ème soir sans Internet. Le directeur m’a passé son code perso pour le Wifi réservé au personnel mais cela ne fonctionnait pas. Allez sous les couv de nos lits vers 22 heures, il fait un peu moins de 20° dans la chambre sans chauffage car elle est plutôt bien isolée. Les yeux se ferment sur des lions, girafes, oryx glyphant sur de multiples parois.