Namtibement tranquilles
Le lever se fait lentounement vers 8 heures sous une température de 8°, en chambre.
Nous avons du mal à sortir des lits car de bonnes grosses bien chaudes ont été nos compagnes de nuit et elles sont encore bien tièdes. Allez courage, à la douche en mode rapidissimo car le chauffe-eau est solaire et la jaune boulle n’a pas encore beaucoup travaillé.
Le petit déjeuner est copieux avec diverses choses et termine de nous réchauffer. Nous le prenons seuls en traînouillant car aujourd’hui Monstrounette se repose et ne fera pas le moindre kilomètre.
Un sentier botanique a été balisé en pourtour de la ferme. Donc vers 10 heures équipé du livre guide référençant les 33 espèces spécifiques à voir, nous entamons le parcours. Deux heures plus tard, après avoir bien apprécié la promenade et les points de vue sur la ferme, nous voilà de retour. Vers les bungalows, il y a aussi divers arbres et plantes dont un magnifique quivertree encore en belles fleurs jaunes.
Il est midi et quelques minutes plus tard le déjeuner froid à base de petits sandwichs et 2 cocas nous est servi sur la terrasse. Soleil, soleil, soleil - t’es sympa, tu sais, de bien nous réchauffer.
Vers 14h, c’est la grimpette au beau point de vue surplombant la ferme qui commence. Nous redescendons par l’autre côté de la colinette en direction de chevaux semi-sauvages et sommes de retour vers 15H15 au bungalow après avoir observé divers petits animaux des rochers. Un Schweppes désaltérant, un peu de lecture, qqs minutes de clavardage du carnet que vous êtes en train de lire mais j’ai du mal car le froid ambiant m’a obligée à porter les gantitos et cela rend difficile la frappe sur les touches du clavier.
Les boissons froides sont à disposition dans un frigo accessible en permanence. Il suffit de noter ses consommations sur la fiche Honesty bar. C'est un ssytème bien pratique et en toute confiance.
Vous prendrez bien un petit thé pour votre 5 heures, ohh que oui… Vite, une douche tant que l’eau est chaude… Un instant admiration du paysage et des animaux passant, depuis la terrasse surplombant les bungalows, juste un instant car le vent se lève.
Le soleil nous dit "A demain, je vous laisse en compagnie de mon amie la lune". Tu voudrais pas attendre encore un peu, stp ? Hélas, un pâle rouge nous signifie que non.
Cheminée es-tu prête ? Oui, alors un verre de vin pour l’apéro… Et c’est déjà 18h30, l'heure du dîner. Ce soir nous serons 12, une famille franco-allemande, 4 belges flamands, nos hôtes et nous. La conversation est plus facile et globale que la veille car il y a moins de convives.
Nous parlons vie de la ferme, en fait non-vie car depuis 2 ans elle est à l’arrêt. La trop grande sécheresse les a obligés à vendre les troupeaux de moutons, du coup le chien gardien s’ennuie un peu. Pourtant quand il pleut beaucoup la plaine devient tapis de fleurs. Heureusement un puits profond leur permet d'avoir de l'eau en permanence. Le tourisme les sauve ainsi que la chasse. Les terres de la ferme permettent de faire survivre environ 500 oryx. Comme il en naît un certain nombre par an, les supplémentaires sont chassés pour en faire la viande quotidienne et un supplément de ressources. Supplément double car certains touristes paient pour venir chasser…
Le propriétaire nous raconte l’installation de ses grands-parents qui rata et fut suivi d’un retour en Allemagne. Puis de ses parents arrivés dans les années 70 où dès la première rencontre son père annonça à sa future qu’il allait partir s’installer en Namibie (encore sud-africaine), à elle de le savoir car il ne changerait pas d'avis. Ces derniers vivent toujours sur la ferme mais dans une autre maison à 10 kilomètres de celle où nous sommes. Très vite, le tourisme fut une activité complémentaire à l’élevage. Ils ont aussi des chevaux et régulièrement l’un ou l’autre accompagne des voyages à cheval. Leurs enfants sont en pension à Windhoek. Ils vont les voir une fois par mois et en profitent pour faire des courses, aller chez le coiffeur, au resto… Une vie de labeur intensif pour eux et leurs quelques employés vivant sur la ferme.
C’est une vraie soirée de table d’hôtes se terminant par une tisane et un réchauffage au coin du feu. Les belges campent et ont du mal à partir rejoindre leurs tentes tant le froid est saisissant. Les dames nous disent que cet aspect du voyage leur est très désagréable et une d’entre elles regrette vraiment d’être venue. C’est la première fois, dit-elle, qu’elle souhaite voir arriver rapidement la fin d’un voyage.
Il fait toujours très froid dans la chambre, 8°9 mais nous avons une couverture supplémentaire par lit et deux bouillottes. Une pour les pieds, une pour le corps. Génial.
Les yeux se ferment en étant imprégnés de l'ocre des roches ambiantes.