Une journée Trollement routante et Fjordement pleuviotante...
Aujourd’hui, deux des symboles du pays sont à parcourir alors debout les amis des mouettes, il faudrait peut-être partir tôt… Malgré toutes nos tentatives d’accélération de rythme, ce sera départ à 9h45 sous une douce température de 11° ! A l’intérieur il fait 23°5 et du coup l'envie de rester au chaud est puissante. Allez, rugit madame Audinette en mode 80 chat-tout-doux !
Nous partons vers Molde sans nous y arrêter, il faut dier que la météo est juste pourrie par la pluie. Un ferry pour 122 nok et le premier stop se fera à Rodven pour y découvrir une joliette stavkirke toute étayée car fragile, joliment fresquée et où un balcon est accessible. Elle dégage une forme de simplicité que nous apprécions. L’entrée est à 60 nok par adulte et sa visite nous a demandé une trentaine de minutes.
A midi, Audinette repart et stoppe une demi-heure plus tard, au grand magasin marquant l’avant route des Trolls ou Trollstigen. Direction les commodités, repérage de qqs bricolettes et du coup achat desdites.
Nous allons, d’abord, parcourir la portion la plus célèbre de cette route touristique en la montant. Son nom signifie échelle du Troll car 11 virages en épingle à cheveu, avec une pente d’environ 9%, sont à parcourir en 8 kilomètres. La cascade de Stigfossen la domine du haut de ses 320 mètres. La route est étroite et n’est ouverte que quelques mois par an.
Ce qui est surprenant, c’est qu’en la prenant on change de niveau, un peu comme avec un ascenseur, on roule en bas dans la plaine puis en haut dans la montagne à 630 mètres d’altitude.
Pour beaucoup de gens, c’est la route à voir/faire en Norvège et nous concernant ce fut une petite déception. Déception car la météo était mauvaise, pluie et froid se battant en duel, ce premier point a fortement joué car nous ruminions sur le "pas de chance". Déception car il y avait beaucoup trop de véhicules et en particulier trop de bus. Du coup, conduire dans ces virages en épingle très serrée, est plus que désagréable.
Cependant, elle reste impressionnante avec son parcours l’accrochant aux flancs de 2 montagnes séparées par une cascade et mérite d’être parcourue pour rendre hommage aux hommes qui l’imaginèrent, puis la réalisèrent en 1936.
Au sommet, un immense complexe touristique vous attend et 2 gâteaux, 1 chocolat et 1 thé nous réchauffent pour 124 nok. Il est planté là car des passerelles ont été construites pour avoir un surplomb sur la route et la cascade. Nous en avons parcouru une partie au pas de course tant le froid et la pluie ne nous donnaient pas envie de nous attarder. Il est probable qu’avec un rayon de soleil, le coin devient joliet et tient ses promesses.
Il nous reste encore de la route à faire et à 17 heures, nous avons rendez-vous avec un bateau, donc… Jordbaer, jordbaer... Nous traversons une vallée spécialisée dans la production de fraises. Des petits stands de vente fraisissent de partout et du coup 40 nok investis... Super bonnes comme d'habitude...
Un nouveau ferry pour traverser un bras du Stovfjorden et vider notre bourse de 112 nok. Nous apprécions ces bacs nous permettant d’être en mini-croisière et ainsi de découvrir des fjords par l’eau. Puis, nous entamons la deuxième partie de la route en direction de Geiranger où nous allons arriver par le nord et le haut…
La première chose qu’on voit d’en haut en regardant ce bout de fjord, ce sont les 2 gros bateaux du jour, capteurs de l’attention presque plus que le paysage en lui-même. Ce bout de route est également en viragi-viraga même si un peu moins marqué qu’à l’échelle.
Le village est tout petit, il pleut, donc nous allons d’abord déposer les bagages à l’hôtel. Il se situe sur les hauteurs plus haut que ce que j’avais perçu. Au passage, nous voyons l’hôtel du film "The wave" vu juste la semaine avant de partir. Du coup, car ce qui est vrai dans le film, c’est un risque de détachement de paroi, je m’étais dite que nous serions bien en haut. La route pour le rejoindre est super étroite à flanc de montagne et tout le long nous nous disons pourvu que personne…
Nous nous installons et redescendons pour filer au bateau de croisière faisant un aller-retour dans le réputé fjord pour son étroitesse. Geiranger, tout petit village de 250 habitants permanents - plus en été avec l’abondante activité touristique - est un village se situant tout au bout d’un bras, à 100 kilomètres de l’océan. La leçon complète de fjord sera pour un autre jour…
Fil d’attente dans le froid et la pluie et nous voilà à bord d'un bateau Fjord Service. Une heure et demie de circuit reviennent à 250 nok par adulte. Impensable pour nous de rester à l’intérieur donc nous optons pour l’étage et arrivons à nous trouver une petite place protégée de la pluie et bénéficiant d’un filet d’air chaud sortant de la cabine de pilotage !
Devant nous un bras de mer d’une vingtaine de kilomètres, au-dessus de nous des falaises montagneuses s’élevant jusqu’à 1 400 mètres, sous nous de l’eau jusqu’à 500 mètres de fond. C’est une des pointes extrêmes du Storfjord, patrimoine Mondial de l’Humanité.
Tout au long des parois ruissellent des cascades rugissantes: les Sept Sœurs, le Voile de la Mariée, le Prétendant… Par le passé, les terres étaient fermières et on aperçoit encore les traces de certaines comme celle de Skagefla ou la dernière abandonnée, en 1961, Matvik.
Malheureusement le ciel est gris, gris pluie, gris froid, gris brouillard… en un mot gris dommage !
Il y a tout de même une sorte d’ambiance magiquement évanescente habitant ce site et le rendant presque beau sous ces affreuses conditions de découverte. La plupart des gens sont rentrés se réchauffer mais heureusement nous avons nos gants ! Bye-bye les gros bateaux, il en est un que nous retrouverons souvent dans les jours prochains, à croire que nous faisons le voyage avec lui.
Il pleuviote toujours donc aucune envie de découvrir le village, nous prenons juste le temps de quelques courses pour le petit déj du lendemain et zou en haut de la montagne.
La ferme-auberge où nous logeons est réputée pour son restaurant, donc allons découvrir ses spécialités… Nous confirmons la validité de la réputation.
La fin de journée se fait en lecture, analyse des cartes, coup d’œil à la télé qui marche très mal, un peu d’Internet… Il nous manque qu’un feu dans une cheminée pour nous sentir bien et dire que nous pensions faire une petite rando digestive !
Une occasion qui passe rarement repasse