Un grand glacier bleuté au coeur d'une petite Urnes fraisée
Qu’il fait bon sous les couettes, si vous nous suivez en ce périple, vous avez remarqué que même en été, les couettes sont de mise. Il n’y a jamais de drap du dessus. En chambre, il fait 24° et dehors 16°5 à 210 mètres d’altitude.
Commençons par le buffet du petit déj, enfin si nous arrivons à nous y frayer une place car il y a une nuée de touristes chinois qui s’agglutinent autour et fonce dessus en vous bousculant. Malheureusement, nous retrouverons ce comportement de malotrus en divers endroits lorsqu’un bus stoppe déverse un flot de supra pressés, tentant même parfois de vous éjecter d’une file ou d’un point de vue. Ok, ils n’ont que 2 minutes pour faire le tour mais cela ne justifie pas tout !
La première étape du matin est pour le glacier Jostedal. Nous avons choisi cet hôtel car il se situe en proximité de l’entrée du parc. Le parking est presque vide quand à 9h20 Audinette s’y gare. Il y a deux options pour avancer vers le glacier: tout à pieds ou un petit bout en bateau puis à pieds. Il fait beau soleil donc ce sera tout à pieds. Le bateau coûte 50 nok par personne.
A l’aller le sentier est agréable à parcourir car il y a très peu de monde, au retour il sera désagréable car la foule est arrivée et en particulier des groupes de gens pressés et discourtois. Ils foncent vers le point de départ de la marche sur glacier. A voir le nombre de personnes s’équipant des crampons et partant à l’assaut de la glace, nous n’avons aucun regret d’y avoir renoncé. Notre unique fois, sur le glacier Perito Moreno en Argentine, nous avait fait vivre tant de fortes sensations que nous préférons garder cette image de cette activité !
A 10h30, nous immortalisons l’avant du glacier. Il y a de la belle vieille glace bleue. Plus elle est vieille, plus elle est comprimée et du coup plus elle est bleue à cause de l’oxygène emprisonné. La glace se transforme en petit lac qui deviendra rivière et partira se jeter dans le Lustrafjord.Seuls les participants à l’activité ont le droit d’aller sur la langue du Jostedalbreen, les autres regardent des gros cailloux qui avant étaient sous la glace. Nous mettons presqu’une heure à rejoindre le parking.
Un stop au centre d’interprétation, le Breheimsenteret, est nécessaire pour boire un Coca, aller aux commodités et acheter quelques cartes pour les membres de la famille sans Internet. Ce centre a une drôle de forme on dirait un casque. A 12h25, nous entamons le trajet du jour d’abord jusqu’à Skjolden puis les 30 kilomètres vers Urnes par la mini route FV331. La vitesse moyenne sera de 30 km/h. Sur une bonne partie du trajet il n’y a qu’une voie. Des places arrêts sont prévues pour permettre les croisements. Plusieurs fois, il y aura des marches arrière à envisager dont une fois sur un long bout. Heureusement c’est la dame du coin venant en sens inverse qui s’est lancée dans la manœuvre. C’est une très jolie route que nous avons fortement apprécié mais qui est complexe à faire et c’est pour cela qu’elle est peu conseillée et que le bac est privilégié.
La très célèbre toute petite stavkirke d’Urnes est sur la colline. Un parking est en bas et il est conseillé de s’y garer. Vu la durée de la montée et l’inclinaison de la pente, je m’étais renseignée avant de partir pour savoir si on pouvait monter en voiture et comme c’est possible… Audinette grimpe et se gare en face de la ferme à qui je dis merci pour l’info et supra méga giga merci pour les meilleures fraises mangées depuis des dizaines d’années. Notre top adresse fraises, vous l’aurez compris…
La joliette est en mode deux faces, c'est-à-dire avec une bien couverte d’enduis, ce fameux goudron de Norvège à la forte odeur et l’autre pas. Elle fait face à un superbe paysage et cela participe à sa célébrité et est même inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco.
Pendant la prépa, j’avais envisagé de reprendre la petite route et de passer par l’intérieur mais vu l’heure et la distance à parcourir, il vaut mieux prendre le bac puis la grande route.
Donc, nous voilà dans la file attendant le bac de 15h30 et après les fraises ce sont des cerises de la boutiquette du port qui viennent compléter notre déjeuner fruital. La traversée d’une quinzaine de minutes revient à 110 nok pour la voiture et 40 par adulte. Comme ce tout petit ferry ne s'ouvre que dans un sens, à Urnes, il faut monter en marche arrière...
Il est 15h50 quand Audinette entame enfin la route du jour et repasse pour la 3ème fois par le pont en construction de Sogndal. Le bac de Kaupanger, à 114 nok, nous permet de traverser un bras du Sognefjord. Nous sommes en toute proximité de la stavkirke de Borgund mais vu l’heure… Du coup, nous renonçons également à la route touristique d’Aurlandsfjellet et ses beaux points de vue sur fjord. C’est le regret du voyage. J’aurai dû envisager une nuit plutôt du côté de Flam pour avoir le temps de faire les deux. Cependant, à Laerdal, nous empruntons le plus long tunnel du monde, avec ses 24,5 kilomètres. Impossible de vous dire combien nous avons payé car c’est pour ce genre de site que le petit boîtier sous le rétro est fait. Il y a un petit panneau vous annonçant le tarif mais je n’ai pas eu le temps de le photographier. Au total, toutes les routes à péage nous coûteront 62 euros.
A Stalheim, nous montons à l’hôtel voir la vue considérée comme une des plus belles du pays et n’avons pas le même considérant, même si elle est belle… Roule, file, roule, file et entre dans le tunnel Vallavik à Grandin pour y découvrir la surprise des lieux…
Dans les longs tunnels, il faut lutter contre l’endormissement et donc on éveille l’attention du chauffeur et des passagers avec des zones de lumière plutôt bleue. Tout à coup surprise, non seulement il y a de la lumière mais en plus un rond-point et encore un autre car deux tunnels se rejoignent.
Finalement, nous entrons dans Utvik à 19h50 et je vais sortir les quelques mots me restant de "mes années roumaines" pour discuter avec les deux sympathiques frères tenant l’hôtel. Pendant une dizaine d’années, j’ai eu l’honneur d’être une des élèves françaises du grand chorégraphe que fut Cornelius Vassiliu dirigeant du Pöenitza de Brasov.
Il fait tellement beau que nous dînons dehors et avons droit à un petit spectacle de gym trampolinée car un des deux est un ancien champion de gym. Nous découvrons de sympathique petits pots de glace qu’on place dans une machine et qui s’aère en mode glace italienne.
Il fait beau, il faut bon et le temps passe tranquillement… et rien n’annonce l’horreur des inondations que vivront les habitants d’Utvik 4 jours plus tard…
L'ami de tout le monde n'est sincère envers aucun