Rondes muséales saluant un Lord...
Le rythme début de journée en voyage est tip, tap, top intégré, en particulier question gaufres au sirop d’érable et me permet de m’enmétroer en vert pour cette dernière journée, dés 8h30. Depuis la veille, je me dis que je n'ai pas vu le moindre petit écureuil et devrais mieux regarder en ce dernier jour. Du coup, en traversant le parc de Madison, je croise deux bons gros pépères acceptant de prendre la pause quelques secondes. Ouf !
Le matin va commencer par un petit tour en télécabine. Si, si je vous jure mais sans casser des œufs en portant ses skis… L’île de Roosevelt est joignable par une télécabine permettant jolies vues sur Manhattan et le trafic routier. Aller, commodités, retour… Avec un peu plus de temps, le parc peut offrir une rando à vues.
Le MET ouvre à 10 heures et j’ai envie d’aller voir la section Egypte dont on m’a dit que l’aménagement était devenu épuré, aéré, valorisant les éléments… Aucune file d’attente, les indispensables pour l’extérieur trouve un cintre d’accueil et la visite commence…
La zone de présentation du temple de Dendour est à la hauteur du monument: aérienne et en ouverture sur l’extérieur. Il fait partie des temples sauvés des eaux au moment de la construction du barrage d’Assouan. Comme les Etats-Unis furent financeurs de cette sauvegarde, par le biais de l’Unesco, ils le reçurent en cadeau.
Deuxième objectif du jour: l’expo Delacroix dans les étages. Pour y aller, je passe par les ailes moyenâgeuses qui ressemblent fort au souvenir que j’en avais. La place italienne est grandiose avec ses statues et monuments. J’aime cette présentation aérée faisant presque croire qu’on a changé de continent le temps d’une visite.
L’expo rassemble 150 œuvres et permet d’avoir une appréhension globale de son travail. A côté, il y a une autre expo temporaire consacrée aux bijoux, je l’ai fortement appréciée. Je redescends en passant par l’aile Amérique du Sud et y vois quelques merveilles complétant celles de la veille. Finalement, j’aboutis en Océanie où les pirogues et toits guinéens sont remarquables. Le sapin est gradiose et se fait admirer de tous les côtés...
Une petite faim débouche sur un tour à la cafet donnant sur le parc, un peu tristoun en cette fin d’automne, à quelques jours de l'hiver. Et ce sera une soupe du jour et une limonade pour 10,25 dollars…
Il reste un musée sur la liste de mes envies en ce voyage: le Guggenheim. Non seulement, pour le bâtiment mais aussi pour l’expo du moment. J’ai eu l’occasion de voir un des tableaux d’Hilma al Klint au centre Pompidou de Metz et cela m’a donné envie d’en voir plus. Le Guggenheim s’adapte particulièrement bien à un cheminement dans ses œuvres au rythme de la vie car il se déroule comme la spirale du temps. Je pixelise au moins autant les œuvres que le bâtiment. Il y a un peu de monde mais cela me reste agréablement visitable. Je craignais plus de monde et un vrai désagrément à visiter. Finalement, cette période avant vacances est encore propice à la découverte.
Souvent les gens s'étonnent d'une telle appétence pour les musées. Je ne les vis pas comme étant témoins d'un temps révolu mais surtout témoins d'extraordinaires capacités humaines en multi champs. Peu m'importe que Delacroix ait peint les Natchez en 1835, avec tels outils sous telles conditions mais ce que j'admire c'est le résultat d'un travail humain qui aurait pu être fait la veille et n'en serait pas moins beau à mes yeux. C'est la créativité, l'ingéniosité humaine que je vais voir dans les musées et je trouve extraordinaire qu'on ait pu conserver des traces depuis qqs milliers d'années dans des centaines de domaines différents. Je rends hommage aux talents des connus ou anonymes êtres qui font que nous constituons l'Humanité depuis des millénaires...
Juste devant le bâtiment, il y a des échoppes de souvenirs et Ohhh, des magnets me font de l’œil. Ouf, je ne repartirai pas sans aucun souvenir. Cela commençait à me désespérer de ne même pas avoir à offrir un cadeau de fin d’année au frigo. Pour les humains, malheureusement toujours rien. Je me refuse à payer quelque chose ne me faisant pas vibrer un minimum…
Il est temps de partir streetarter à Bushwick. Un peu de métro et j’arrive dans une station où je ne sais pas trop où sortir. Allons par là…
Je débouche dans un no-mans-land, zone industrielle en déclin et destruction. Un glauque sentiment m’envahit… Qu’est-ce que je fais là ??? Il y a des types un peu louches dans la rue. Une voiture passe, un bras à la fenêtre ouverte, repasse, re-repasse et je me demande si je continue à pixeliser ou si je fuis. Ceci d’autant plus que ce que je vois me déçois. Je m’attendais à du jamais vu, du grandiose, du génial, du c’est New-York… et j’ai du "pas vraiment mieux qu’ailleurs, pas mieux qu’à la maison" ! D’autant plus que la majorité des réalisations sont des mots graffés (ou graffitis) m’intéressant très peu et non des tableaux muraux ou fresques que j’espérais voir. J’ai un plan de circuit mais il ne correspond à rien. La froussas que je ressens à parcourir seule ce secteur fait que mes neurones mettront un bon moment à comprendre que le point de départ correspond à une autre sortie du métro ! Evitons de nous attarder…
Je déconseille très fortement de s’aventurer seul(e) par là. Avec du recul, je crois que j’aurai plutôt dû viser d’autres zones d’art des rues comme celle en proximité de l’ancienne cathédrale Saint-Patrick. Il y a des visites guidées mais comme le savent celles et ceux voyageant virtuellement régulièrement avec moi (les nouvelles et nouveaux vous l’apprenez) je déteste le groupal, les visites guidées, les "Tu regardes ici et comme cela… ". Cela peut être une soluce pour d’autres…
Retour sur Manhattan avec encore un peu de temps devant moi. Je m’en vais voir le célèbre taureau (Charging bull d'Arturo Di Modica), puis la fillette qui lui faisait face il y a encore peu (Fairless girl de Kristen Visbal) et qui depuis le 28 novembre 18 tance l’ancien bâtiment de la bourse. Voili, voilou, nous sommes au bout de ce voyage. Il recommence à pluvioneigeoter…
17h…, j’ouvre la porte de ma chambre et me dis, c’est un peu tôt. Et si finalement je partais en opération shopping. Lors de mes voyages précédents aux Etats-Unis, j’ai souvent trouvé des vêtements me plaisant chez Lord and Taylor. Celui de la 5ème n’est pas très loin et cela me fera un dernier petit tour en ville…
Surprise, bad la surprise… Il est en phase de fermeture définitive et c’est liquidation totale. Des tas de vêtements, du monde tentant de dénicher THE dernière perle… Bon, ben… Je repars. En passant devant une boutique de bimbeloteries (les mêmes magasins qu’il y a 20 ans), je repère des torchons/gants de cuisine offrables. Et zou… Depuis quelques années, c’est ce que nous offrons le plus à nos retours de voyage. On se dit qu’ainsi, cela sera utile et non encombrant…
20 heures, que vais-je dîner ce soir ??? Lors de la prépa, j’ai lu bcp de remarques positives sur les Shake-Shak. C’est une chaîne de fast-food qui s’est développée à NYC à partir des années 2000 et compte une centaine d’établissements dans le pays. Je suis très peu ce type de food mais vu les commentaires, ce serait dommage de passer à côté de tant de joie papillesque supposée. J’ai apprécié le goût de la viande et de la sauce. De là à générer un enthousiasme débordant, il y a une sacrée marge !!! 11 dollars pour manger un petit hamburger au pain quelconque et accompagné de frites très décevantes car annoncées extraordinaires, c’est injustifié même si c’est tarif habituel pour NYC !!! C’est le genre d’expériences à faire éventuellement une fois, mais pas plus…
Dernière séance de bavardage avec la réceptionniste du soir, devenue tradition quotidienne, sur mon bilan du jour, les sites vues... Comme bien souvent avec les habitants d'un coin, il est des points où elle n'est jamais allée comme le Guggenheim ou le quartier de Dyker heights. J'aime bien ces moments d'échanges où on sort de la relation professionnelle et on entre dans un échange plus vrai, plus personnel. C'est ce qui participe à conscientiser la vie réelle. En prenant les transports en commun, en faisant les courses, en allant dans les espaces fréquentés par les habitants, en bavardant avec les gens croisés, en marchant dans les rues... je découvre des facettes de vie bien plus riches que les images pixelisées que je prends et qui font souvenirs de voyage.
Il est temps de commencer à ranger car demain matin je m’en vais à Port Jefferson sur Long Island.
Les yeux se ferment après avoir regardé une dernière fois le spectacle du changement d’heure de l’ESB…