La sortie de lit se fait à 7 heures et le programme traditionnel matinal est activé. S'y ajoutent le paiement de la note, une des plus grosses du voyage (760$) et le bouclage des sacs. Le taxi vient nous prendre à 9 heures pour nous déposer sur un parking en sortie de ville. Au total, une vingtaine de personnes attend pour partir dans diverses direction. Il n'y a aucun abri et aucun toilette. Le bus, en provenance de Calama, est en retard et c'est finalement à 10 heures qu'il s'élance, complètement plein, vers le poste de frontière chilien situé à 5 minutes. Tout le monde descend, récupère ses sacs et en 45 minutes la sortie de territoire est bouclée.
Tout au long de la route, empruntant le paso de Jama, les paysages sont beaux et mériteraient quelques arrêts photos, impossible vu le moyen de transport.
A 13h45 la frontière argentine est atteinte. C'est la désorganisation totale, le chef douanier est parti déjeuner et il faut l'attendre. Les sacs sont entassés au milieu d'une petite pièce, ceux des derniers arrivés sur ceux des premiers, donc quand les premiers sont appelés à présenter leurs passeports et à faire rouler leurs sacs dans la machine contrôleuse, c'est un vrai mic-mac ! Il faudra une heure pour que tout le monde puisse regagner son siège.
La route continue ses méandres au travers de jolis points de vue de formats et styles différents: secs, salés, bruns, blancs, picouneux, arrondis, larges, encaissés... L'altitude est parfois supérieure à 4 000 mètres mais tout se passe bien et aucun désagrément ne viendra nous rappeler de mauvais souvenirs. Ce sera notre dernier passage en de si hauts sommets. Par moments, je me dis heureusement que nous sommes en bus moi qui déteste les virages en montagne, j'aurai certainement eu la frousse en petite voiture !!!
Nous croisons un camion en position inconfortable puisqu'il est pratiquement dans le vide. Seule la cabine est encore sur la route et le tout menace de glisser tout au fond d'un ravin. Apparemment il n'y a pas de blessé. C'est un des deux accidents aperçus pendant tout ce voyage, l'autre était un accrochage. Sur la route/piste après Tupiza, un bus était dans le ravin et ce depuis un certain temps. Il rappelle l'importance de la prudence en ces voies biscornues et longeant de profonds dénivelés.
Le temps passe et s'écoule plutôt rapidement grâce aux spectacles grandeur nature environnants, aux grignotages divers (nous avons reçu un petit sachet), aux papotages, aux écoutages de musique.... Il n'y a pas de film à subir, tant mieux. Quelques stops en bord de route - Purmamarca, Jujuy, General Güemes - permettent à différents passagers de quitter le bus, sans avoir à faire de détour pour rejoindre le terminal.
Un groupe d'une douzaine brésilien travaillant au Chili s'en va en vacances at home et a pris possession du bus comme si il était privé. Un couple de français occupe les sièges voisins du coup échanges de guide et de quelques conseils nous permettrons de faire connaissance. Les brésiliens nous quittent à General Güemes et à 21 heures le bus stoppe au terminus. Il est une heure de plus qu'au Chili, cela fait donc 10 heures que nous avons quitté SPA.
Un taxi et 10 pesos argentins sortent de leur compartiment du porte-monnaie où ils attendaient depuis quelques jours. Belle surprise à l'hôtel Antiguo Convento, nous sommes surclassés dans une top suite. Il y a une pizzeria juste à côté et aucune envie d'aller plus loin. La bonne grande pizza, en deux moitiés différentes et un maxi Coca nous reviennent à 69 pesos. Il y a pas mal de monde qui vient chercher de l'emporté. Par contre, le décor a dû être fait il y a 30 ans et pas repeint depuis, dommage !
Plein de belles images tournent dans nos têtes quand les yeux se ferment vers 23h30.